Radio

Mbanza-Ngungu : la JINPA compatit avec les habitants du village Kimbongo victimes du déguerpissement

Le déguerpissement des habitants de Kimbongo-Lufulu dans le groupement Lovo en secteur de Boko, territoire de Mbanza-Ngungu au Kongo-Central, a préoccupé au plus haut point la structure Jeunes Inventons Notre Propre Avenir (JINPA). Ce mardi 04 Octobre, Dieu Lelo, Coordonnateur de cette structure en compagnie de ses collaborateurs dont Rabby Mayela , Secrétaire Général Exécutif […]

Le déguerpissement des habitants de Kimbongo-Lufulu dans le groupement Lovo en secteur de Boko, territoire de Mbanza-Ngungu au Kongo-Central, a préoccupé au plus haut point la structure Jeunes Inventons Notre Propre Avenir (JINPA). Ce mardi 04 Octobre, Dieu Lelo, Coordonnateur de cette structure en compagnie de ses collaborateurs dont Rabby Mayela , Secrétaire Général Exécutif et Ram’s Nsiala, Vice-président du bureau d’études sont allés s’enquérir de la situation.

Peu avant cette équipe est allée à la rencontre des victimes actuellement logées à Boko Secteur dans les locaux du bâtiment administratif.

Sur place, Augustine Nzuzi femme de Timothée Mbambila, chef de clan de Ntinu Nsaku Ne vunda, Madeleine Luzizila et Emmanuel Mbunga, ont expliqué le calvaire vécu lors de ce drame.

« Nous sommes victimes d’un incendie volontaire de notre village. Des individus appuyés par des militaires munis d’armes sont venus nous déguerpir sur ordre d’un haut cadre de la justice semble-t-il en exécution d’une décision de justice qui oppose notre clan à celui de Ntinu Kongo. Ils sont entrés maison par maison brutalement et tous nos biens emportés », dénoncent ces habitants.

Argent, sacs d’arachides, des biens en natures et autres biens de grande importance, plus rien n’a été restitué par les exécutants de cette décision de justice.

Situation inquiétante au village Kimbongo

Accueillie par Philippe Mfuengi frère aîné du chef de clan de Nsaku ne Vunda et Thérèse Nlandu leur soeur aînée, cette équipe de la JINPA, a trouvé un village converti en désert sauf les deux membres de famille qui assurent la surveillance sans autre moyen.

Dans ses explications Philippe Mfuengi, a expliqué que son clan est victime de son patrimoine pour lequel des individus du clan Ntinu Kongo du village Kulumbu(Londe), après avoir épuisé toute leur portion de terre sont entrés dans le village Kimbongo pour y vendre encore la terre qui ne leur appartient pas.

« Cette affaire date de très longtemps, c’est depuis 1966 que nous sommes en procès avec ces gens du clan Ntinu Kongo pourtant le jugement a été prononcé en notre faveur depuis ces années là. Nous nous sommes pas du même clan. Notre Chef Ntinu Nsaku Ne vunda est arrivé sur ces terres en 1700 et le leur en 1900, il y a un grand écart », fait-il savoir.

Et de renchérir : « C’était prévu que la dernière décision soit prise mercredi 28 Septembre, malheureusement nous étions surpris de voir des gens avec des militaires venir nous déguerpir de nos propres terres, nos maisons incendiées certaines démolies. Et d’ailleurs notre chef de clan croupit en prison pour ça car les membres du clan Ntinu Kongo disent que nous n’avons rien à foutre d’autant plus qu’eux collaborent avec toutes les autorités ici en province et que ces dernières seraient dans leurs poches ».

Pour Dieu Lelo, Coordonnateur de la structure JINPA, cette situation doit être prise au sérieux avec des jugements en justice qui vont de rebondissements en rebondissements.

« Ça fait mal de voir ces habitants dans le désarroi et le traitement qui leur a été infligé, il faut que cette situation soit prise au sérieux pour éviter ces genres des jugements qui vont de rebondissements en rebondissements », note-t-il.

Selon lui, la légèreté avec laquelle cette situation est traitée confirme l’hypothèse que l’État de droit est sélectif car le clan Ntinu Kongo affirme qu’aucune autorité n’ira à l’encontre de leur démarche.

« Nous avons entendus les victimes revenir sur le caractère intouchable de ceux qui ont vendu leur village, cela prouve que ce dossier est traité avec légèreté et laisse planer le doute l’instauration de l’Etat de droit dans notre pays ».

Conscient des souffrances qu’endurent ces habitants parmi eux un nonagénaire, la JINPA a posé un geste à ces derniers en vivres et une assistance financière, acte pour lequel, cette structure invite toutes les personnes bienfaitrices à faire en faveur de ces victimes.

Quelle solution immédiate pour ces habitants qui passent nuit à la belle étoile ?

A cette question l’Administrateur du territoire Luc Makiadi indique que : « Nous sommes entrain de faire le suivi pour le séjour de ces habitants, et nous poursuivons avec des enquêtes pour identifier le nombre exacte de déplacés pour des besoins humanitaires en attendant une solution finale tel que demandé par l’autorité provinciale ».

Selon Victor Nzuzi Mbembe, acteur de la société civile, « C’est anormal qu’un individu achète la terre sans se conformer aux principes y relatifs, les responsables des services impliqués doivent expliquer ce qui se passe, sinon ça ne va pas ».

Signalons qu’au moins 26 maisons sont par terre dans le village Kimbongo dont 16 incendiées et 9 autres démolies.

« S’ils veulent déguerpir ces de leur propre village, qu’on les laisse partir avec leurs ancêtres enterrés ici car ils ne peuvent pas partir en laissant leurs ancêtres, c’est inadmissible que les vrais occupants soient traités de cette manière ».

A l’heure actuelle la situation reste préoccupante, les habitants déguerpis se retrouvent dans les bâtiments du bureau de secteur de Boko où ils passent nuits.Ce, malgré le passage des élus de la circonscription électorale de Mbanza-Ngungu à savoir les honorables députés nationaux Pierre Nsumbu, Jacques Lungwana, et Roger Matondo qui se sont rendus sur le lieu pour en savoir plus.

A ce jour, ces habitants manquent de quoi se nourrir, se vêtir après être dépouillés de tout sans assistance.

Reagan Nsiese

Articles similaires

Muanda paralysée par une journée “ville morte” : la population exige le départ de l’AT Amina Panda

La pression monte dans la cité côtière de Muanda, au Kongo Central. Ce lundi matin, la synergie de la société civile a réussi son pari : une journée "ville morte" pleinement respectée, pour réclamer le limogeage de l'administrateur du territoire (AT), Amina Panda.

Kinzau-Mvuete : une partie de la cité plongée dans le noir depuis une semaine

Neuf (9) mois après l'installation d'un nouveau transformateur, les quartiers desservis par la cabine Kimbangu sont de nouveau tombés dans le noir. Une semaine après, la population craint de fêter sans électricité.

Muanda : vers une journée “ville-morte” pour exiger le départ de l’administrateur Amina Panda

L’administrateur du territoire de Muanda, au Kongo Central, est sur la sellette. La population de sa juridiction ne jure que par son départ. C'est la raison pour laquelle la synergie des associations et quelques acteurs de la société civile envisagent d'organiser deux activités lundi et mardimardi pour exiger son départ.

Assemblée provinciale : deux propositions d’édit et plusieurs motions d’information examinées lors de la plénière du 19 décembre

Réunis ce vendredi 19 décembre sous la présidence de Victor Nsuami Mpaka, les députés provinciaux ont déclaré recevables deux propositions d’édit et examiné plusieurs motions d’information sur des enjeux actuels de la province du Kongo Central.

Matadi : les tenanciers des kiosques le long de la concession Fretin vers la RTNC sommés de quitter

Les tenanciers des kiosques installés le long de la concession Fretin, à l’entrée de la route menant vers la station provinciale de la RTNC à Matadi, ont reçu l’ordre de quitter les lieux dans un délai de 48 heures. Mécontents de la décision, ils ont manifesté ce vendredi 19 décembre en brûlant des pneus.

« La sécurité n’est pas réservée qu’aux grandes villes », le cri de détresse de la population de Kolo Fuma après le cambriolage de la Sogenac (ex-JVL)

Les jeunes de la cité de Kolo Fuma, dans le territoire de Mbanza-Ngungu, sont sortis dans la rue ce vendredi 19 décembre pour dénoncer l’insécurité galopante. Cette manifestation fait suite au cambriolage des bureaux de la société Sogenac (ex-JVL), survenu dans la nuit de jeudi à vendredi, par des individus non identifiés.