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Au Kongo Central, le torchon brûle entre le Ministre provincial de l’Intérieur et le Commissaire provincial de la Police

La répression par la police contre la manifestation des élèves à Matadi continue à alimenter le débat dans la province du Kongo Central en République Démocratique du Congo. En effet, la situation semble être de plus en plus tendue dans le chef des autorités provinciales et ce, malgré la condamnation à cinq ans de servitude […]

La répression par la police contre la manifestation des élèves à Matadi continue à alimenter le débat dans la province du Kongo Central en République Démocratique du Congo. En effet, la situation semble être de plus en plus tendue dans le chef des autorités provinciales et ce, malgré la condamnation à cinq ans de servitude pénale principale de l’agent de police auteur des tirs à balles réelles lors de la dite manifestion.

La tension monte d’un cran entre le Ministre provincial de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, Constant Mamvidila Ndomanuelo et le Commissaire provincial de la Police, Commissaire divisionnaire-adjoint Israël Kantu Bakulu. Les deux autorités se jettent la responsabilité dans ce dossier malgré le prononcé du Tribunal de garnison militaire de Matadi.

Convoqué à l’Assemblée provinciale par les députés pour répondre à une question d’actualité, le Ministre de l’Intérieur et Sécurité du Kongo Central a traité les éléments de la Police Nationale Congolaise de « manque de professionnalisme » pour avoir ouvert le feu sur les élèves qui manifestaient contre la persistance de la grève des enseignants. En réponse à cette affirmation, le Commissaire provincial de la police a répondu fermement exprimant, premièrement, un sentiment de regret dans les propos tenus par le Ministre qui a présenté un tableau sécuritaire de la province en ignorant « toutes les données fournies par la police ».

Le commissaire divisionnaire-adjoint Israel Kantu Bakulu a fait savoir, dans sa sortie médiatique, que le Ministre est allé répondre à l’invitation de l’Assemblée provinciale sans avoir consulté les services attitrés à l’instar de la Police, de l’agence nationale de renseignement et la Direction générale de Migration pour obtenir les éléments nécessaires sur la situation sécuritaire de la province.

« Je regrette parce qu’au moment où il a présenté le tableau sécuritaire de la province, il a même nié les rapports que nous mettons à sa disposition chaque jour. C’est bien d’aller vilipender les gens mais il faut savoir en retour ce que tu fais », dit-il, affirmant que depuis l’investiture du gouvernement provincial, le ministre de l’intérieur ne s’est jamais rendu dans les installations de la Police pour se rendre compte de leur fonctionnement.

De son côté, le camp du ministre a réagi expliquant que le ministère de l’intérieur et sécurité est un portefeuille « sensible et stratégique » qui est géré « sans état d’âme et sans complaisance ». Son Directeur de cabinet, Me Emery Kiambote Zikengi, a estimé que le numéro un de la police est allé trop vite en besogne et s’est fait mal conseillé. « Il n’est pas politiquement important qu’il tienne une sortie médiatique, une erreur politique et stratégique grave », rétorque-t-il.

Plus d’une personne a condamné la sortie médiatique du commissaire provincial de la Police. Les réactions vont dans le sens que ce n’est pas sur les réseaux qu’il fallait se livrer à un tel exercice appelant le Gouverneur de province, garant de la sécurité intérieure, au libre arbitrage étant donné que seules la sécurité, la paix et la quiétude des populations comptent.

Reagan Nsiese

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