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Matadi : matinée de sensibilisation des jeunes sur les engagements en matière d’éducation sexuelle complète en Afrique de l’Ouest et du Centre

Ce jeudi 14 novembre, une matinée d’échanges s’est tenue à Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, rassemblant des jeunes de toutes les communes autour d’un thème central : « Vulgarisation des documents normatifs et réglementaires en rapport avec les droits sexuels et reproductifs des adolescents et des jeunes ». Cet événement d’envergure a été inauguré par le directeur de cabinet du ministre provincial de la Santé, en présence d’autres autorités sanitaires locales.

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Les participants, issus de diverses structures, ont rempli la salle Victoria, située à Kinkanda, dans le quartier Ville-Haute dans la ville précitée. Des calicots, roll-ups et banderoles affichaient des messages inspirants comme « Jeune, connaître ses droits en SSR, c’est avoir le pouvoir d’agir pour son avenir », « Mon corps, mon choix, mon avenir » et « La liberté de choix et de décision en santé sexuelle et reproductive sans discrimination ». Deux panélistes ont animé la session : le premier a abordé les difficultés rencontrées par les jeunes en matière de sexualité, tandis que le second a approfondi le Protocole de Maputo.

Avant les interventions des experts, Me Prudence Nkenge, coordinatrice provinciale de l’ONG International Youth Alliance for Family Planning (YAFP), a souhaité la bienvenue en précisant que cette activité vise à sensibiliser la population aux défis majeurs en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR). Elle a souligné que la RDC, avec une population jeune représentant 32 % de la population totale, est confrontée à des enjeux tels que la précocité des rapports sexuels, les grossesses non désirées ou précoces, les infections sexuellement transmissibles et les avortements clandestins à risque.

Emmanuella Bampole, directrice de YAFP, a exprimé sa satisfaction d’avoir présenté aux participants les documents relatifs aux droits sexuels et reproductifs. Elle a expliqué que cette matinée symbolise les efforts de YAFP pour soutenir le gouvernement congolais via les ministères de la Santé Publique et de l’Éducation, notamment à travers le Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) et le Programme de Santé de l’Adolescent (PNSA).

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Me Brady Bilala, directeur exécutif de YAFP et premier panéliste, a expliqué aux participants les engagements de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC) en matière d’éducation sexuelle complète, résumés en trois actions : « Écouter, Comprendre et Agir ». Il a mis en avant l’importance de l’implication de tous les acteurs dans le domaine de la sexualité.

« La RDC s’est engagée avec les pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest à impliquer les familles, les écoles, les églises et les organisations internationales et nationales dans la sensibilisation à la sexualité, afin de combattre les fausses informations sur la santé sexuelle. Cela inclut des dialogues intergénérationnels et des espaces conviviaux pour permettre aux jeunes de partager leurs expériences, tout en plaidant pour une mobilisation de fonds en faveur de la vulgarisation de ces engagements à l’échelle nationale », a déclaré Me Brady Bilala.

Le second panéliste, Elvis Vangu Nzita, a exposé le Protocole de Maputo, qui vise à promouvoir les droits des femmes en RDC. Il a expliqué que ce protocole garantit aux femmes le droit à un avortement sécurisé dans certaines situations, comme en cas de viol, de grossesse résultant d’inceste ou de risque pour leur santé.

« Il est essentiel que la population connaisse les droits reconnus par l’État congolais. Personne ne peut leur dénier ces droits ; le Protocole de Maputo est en vigueur en RDC, et elles peuvent en bénéficier pleinement sur l’ensemble du territoire national », a affirmé Elvis Vangu Nzita.

Les autorités provinciales se sont engagées à soutenir les partenaires, les mouvements de jeunesse et toutes les parties impliquées pour que les jeunes et les adolescents aient accès à des informations sur la santé sexuelle et reproductive, en brisant les tabous et en leur permettant de faire valoir leurs droits.

Il convient également de noter que cette initiative s’inscrit dans un contexte où un besoin urgent en matière de contraception est observé en RDC, avec environ 33,2 % des adolescents âgés de 15 à 19 ans ayant des besoins non satisfaits en matière contraceptive. Ce déficit contribue aux avortements non sécurisés, qui constituent la deuxième cause de mortalité maternelle dans le pays. L’objectif principal reste donc de favoriser la vulgarisation des documents normatifs et réglementaires relatifs aux droits sexuels et reproductifs.

Fabrice Manzambi

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