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Inkisi : jusqu’où cette indiscipline estudiantine ?

La célèbre maxime selon laquelle « la jeunesse est l’avenir d’une Nation » semble être mise à mal dans certains contextes, notamment en République Démocratique du Congo. Une nouvelle démonstration en a été faite ce vendredi 22 novembre 2024 à Kisantu, où une scène d’une violence regrettable a impliqué des étudiants.

Tout a commencé le jeudi, avec des messages circulant sur les réseaux sociaux annonçant un déplacement des étudiants de l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA Kasangulu) vers Kisantu. Officiellement, ils venaient d’assister à la levée du corps d’un de leurs camarades à la morgue de l’hôpital Saint-Luc. Mais ce vendredi matin, leur arrivée à Kisantu a tourné au chaos.

En chemin, ces étudiants ont provoqué leurs homologues de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM Kisantu, site Kimpa Vita), qui étudiaient tranquillement. Cette provocation n’a pas été tolérée et une violente bagarre a éclaté, se poursuivant jusqu’aux alentours de la cathédrale.
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Le conflit n’a pas seulement perturbé les cours des étudiants, mais aussi ceux de plusieurs écoles voisines, notamment le Collège Saint-Pierre, l’Institut Kukiele et l’école primaire Saint-Bosco. Le climat était si tendu que les personnes filmant les incidents ont été violemment prises à partie, certains perdant leurs téléphones.

La réaction des étudiants de l’ISTM Kisantu a été particulièrement brutale avec des témoignages évoquant l’usage de machettes et de pierres contre leurs adversaires. De nombreux blessés ont été enregistrés et les autorités craignent que ce déchaînement ne fasse des morts.

La police, déjà intervenue sur le site initial de l’ISTM, n’a pas pu maîtriser la situation dans un second temps, laissant les violences se poursuivre. Cet échec des forces de l’ordre pose la question de leur capacité à anticiper et gérer des tensions aussi prévisibles.

Ces actes de violence entre étudiants ne sont pas une première à Kisantu et semblent refléter une crise plus large dans la province. Au-delà des questions sur le futur de la jeunesse congolaise, ces événements soulèvent le problème de l’efficacité des sanctions. Les mesures punitives actuelles semblent insuffisantes pour dissuader de tels comportements.

Une solution radicale, comme la fermeture temporaire des années académiques pour ces institutions, pourrait être envisagée. Cette mesure, bien qu’extrême, a déjà fait ses preuves par le passé en imposant un cadre disciplinaire rigoureux.

Ilain Lumbala

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