Alors que l’année 2024 touche à sa fin, la province du Kongo Central, pourtant considérée comme l’une des plus stratégiques de la République Démocratique du Congo, fait face à une série de défis majeurs. Loin des promesses de développement et des espoirs suscités par les récentes élections, les problèmes d’insécurité, d’embouteillages chroniques, d’insalubrité et de manque d’infrastructures continuent de miner le quotidien des habitants.
Insécurité grandissante
Malgré les efforts déclarés des autorités provinciales, l’insécurité demeure une préoccupation majeure. Les actes de banditisme, notamment dans les grandes villes comme Matadi, Boma, Kasangulu, Kisantu, Kimpese et Moanda, se multiplient. Vols à main armée, agressions nocturnes et cambriolages alimentent un sentiment d’abandon parmi les citoyens. Les forces de l’ordre, souvent mal équipées et en sous-effectif, peinent à rétablir la confiance.
Dans les territoires de Kimvula et Madimba, l’insécurité s’aggrave avec les incursions de la milice Mobondo. Sur la route nationale numéro 1, l’année 2024 a été marquée par des attaques répétées des coupeurs de route. Pour faire face à cette situation, une unité de 300 militaires de la Task Force Kinshasa, structure des Forces armées de la République Démocratique du Congo, a été déployée sur l’axe Kinshasa-Matadi. Ces soldats assurent la sécurité des transporteurs en escortant les véhicules, en déployant des troupes dans certaines agglomérations et en organisant des patrouilles de combat.
Embouteillages et insalubrité
Les principales villes de la province, notamment Matadi, sont confrontées à des embouteillages incessants, exacerbés par l’état déplorable des routes et une gestion chaotique de la circulation. La situation est aggravée par la présence de nombreux camions poids lourds transitant par la province, car elle joue un rôle clé dans le commerce transfrontalier avec l’Angola. Ces bouchons, qui paralysent les activités économiques, exaspèrent les usagers, alors qu’aucune solution concrète n’a encore été mise en œuvre.
Par ailleurs, les rues et marchés des grandes agglomérations de la province sont envahis par des montagnes de déchets, en raison d’un système inefficace de collecte et de gestion des ordures. Cette insalubrité croissante menace non seulement l’environnement, mais aussi la santé publique, avec une recrudescence des maladies hydriques.
Des infrastructures en mauvais état
Malgré son importance économique et géographique, le Kongo Central souffre d’un déficit criant en infrastructures de base. Les routes, écoles, hôpitaux et réseaux d’eau potable sont insuffisants et, pour beaucoup, dans un état de délabrement avancé. L’absence de nouvelles réalisations ou de réhabilitations significatives en 2024 démontre l’inefficacité des politiques publiques dans ce domaine.
Une fin d’année décevante
Pour de nombreux habitants, 2024 se termine dans une ambiance de déception et de désillusion. Les changements à la tête des institutions provinciales n’ont pas encore eu d’impact concret sur l’amélioration des conditions de vie. Les discours de campagne promettant des solutions rapides et efficaces semblent oubliés face aux réalités administratives et financières.
Alors que le Kongo Central entame une nouvelle année, les attentes demeurent élevées. La population espère des actions concrètes et urgentes pour résoudre ces problèmes structurels. Mais pour beaucoup, le scepticisme prédomine, face à un contexte où les priorités des dirigeants semblent souvent déconnectées des préoccupations des populations.