Le maire de Matadi, Dominique Nkodiambete, a échangé ce lundi 6 janvier avec les expatriés opérant dans la ville portuaire, chef-lieu de la province du Kongo Central. Les discussions ont porté sur l’arrêt de travail déclenché ce même jour par les travailleurs du secteur de commerce qui réclament l’amélioration de leurs conditions de travail.
Avec un accent particulier sur la problématique de la sous-traitance, la rencontre, tenue dans la grande salle des réunions de la mairie, a réuni le chef de la division du travail, des conseillers municipaux, des membres du conseil urbain, des syndicalistes et des représentants de la société civile. Un compromis a été trouvé entre les différentes parties dont notamment la levée de la grève pour la reprise du travail dès demain.
S’adressant aux travailleurs grévistes, le maire a rappelé que cette question est ancienne et affecte directement le secteur de commerce avant d’insister sur l’importance de trouver des solutions durables à cette épineuse question.
Afin de restaurer l’ordre dans ce secteur, le maire a annoncé la mise en place d’une commission de suivi. Cette structure sera opérationnelle dès ce mardi et aura pour mission de veiller à l’application des résolutions issues de cette réunion.
Phambu Nzuzi Gérard, président provincial du syndicat Confédération Démocratique du Travail (CDT), a tenu à rassurer les travailleurs. Selon lui, la problématique de la sous-traitance dans le secteur de commerce sera réglée conformément à l’article 142 du Code du commerce garantissant qu’aucun employé ne sera contraint de travailler sous ce régime.
Dans leur mémo, les travailleurs grévistes ont dénoncé plusieurs abus et irrégularités, notamment :
- Le non-respect de la dignité humaine ;
- La prolifération de la sous-traitance qui fragilise l’emploi ;
- La présence excessive d’expatriés dans les établissements commerciaux en violation de la loi ;
- Des horaires de travail non conformes à la législation et des conditions de travail précaires ;
- Des salaires insuffisants face au coût de la vie et le non-respect de la classification des emplois ;
- L’absence d’immatriculation à la CNSS et le non-versement des retenues IPR et CNSS ;
- Le non-octroi des congés annuels et des primes y afférentes ;
- L’absence de couverture médicale pour les employés ;
- Des cas de trafic d’influence où certains employeurs usent de relations avec des autorités pour maltraiter leurs employés ;
En réponse à ces revendications, les travailleurs ont organisé une marche de protestation qui a paralysé plusieurs activites commerciales de Matadi. Accompagnés de leurs syndicats, ils ont quitté la place 24 Novembre pour se rendre à la mairie, où ils ont tenu un sit-in pendant que le maire tenait sa réunion afin d’exiger des mesures concrètes.
En conséquence, plusieurs magasins détenus par des expatriés sont restés fermés ce lundi, le mouvement de grève ayant fortement impacté l’activité commerciale de la ville. La population et les travailleurs attendent désormais la mise en œuvre des engagements pris lors de cette réunion, sous la supervision de la commission nouvellement formée.