Trois députés provinciaux membres de la commission économique et financière (ECOFIN) de l’Assemblée provinciale du Kongo Central ont tenu un point de presse ce dimanche 12 janvier 2025 à Boma afin d’éclairer l’opinion sur l’autorisation du prêt bancaire accordé au gouverneur de province. Une décision prise par l’organe délibérant qui a suscité une vague de réactions et de spéculations.
Le président de l’ECOFIN, le député provincial Jelson Sisi Vimbi, a précisé que la procédure d’octroi de cette autorisation a été scrupuleusement respectée. Ce dossier, datant d’octobre 2024, a été examiné minutieusement au sein de cette commission technique et financière. Il a également révélé que la commission avait initialement suggéré une majoration du prêt en raison de l’importance des projets de développement envisagés.
Concernant l’affectation des fonds, il a souligné que la construction du bâtiment de l’Assemblée provinciale n’en représentait qu’une infime partie, contrairement aux allégations selon lesquelles 7 millions de dollars seraient destinés à ce projet. Il a précisé qu’aucun devis officiel n’avait encore été soumis par un architecte.
Une campagne de désinformation dénoncée
Les trois députés ont fermement dénoncé une campagne de désinformation orchestrée par certains de leurs collègues absents aux plénières.
Des détournements sous Guy Bandu ?
La commission a également révélé les résultats de ses enquêtes sur la gestion des 6 millions de dollars de prêt bancaire et des 8 millions de redevances pétrolières reçus de Perenco-Rep sous l’ancienne administration du gouverneur Guy Bandu Ndungidi.
Le secrétaire de l’ECOFIN, Désiré Khiendl Khiendo, a dénoncé des malversations financières et des fonds détournés sans justification, notamment :
- 740 millions de francs congolais prétendument alloués à l’acquisition d’un terrain pour le bâtiment de l’Assemblée provinciale, alors que ce terrain n’a jamais été acheté ;
- 300 millions de francs congolais destinés à la réhabilitation des bâtiments administratifs des mairies et communes, restés sans trace ni exécution ;
- 680 millions de francs congolais prévus pour l’achat de motos destinées aux administrateurs de territoire et chefs de secteur, mais jamais livrées ;
- 956 millions de francs congolais budgétisés pour la construction de 50 logements sociaux à Boma et Matadi, dont aucune maison n’a vu le jour.
Des sanctions à venir ?
Interrogés sur d’éventuelles sanctions, les membres de l’ECOFIN ont insisté sur la cohésion provinciale prônée par le gouverneur de province et le président de l’Assemblée provinciale, tout en affirmant que des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre les responsables de ces détournements.
Le député Guylit Mbenza a rassuré que le contrôle parlementaire sur l’utilisation des fonds publics sera strictement appliqué conformément aux dispositions légales, tout en privilégiant la stabilité et le développement de la province.