Des tensions extrêmes règnent à Goma, capitale du Nord-Kivu, où des tirs nourris ont été entendus les 26 et 27 janvier 2025, y compris en centre-ville. Selon Radio France Internationale (RFI), des combattants du M23, appuyés par des forces spéciales rwandaises, seraient présents dans plusieurs quartiers, notamment près de l’aéroport. La situation, marquée par une évasion massive de la prison de Munzenze et des coupures d’eau et d’électricité, suscite une grande confusion.
RFI rapporte que le M23, soutenu par des forces spéciales rwandaises, aurait pénétré certains quartiers stratégiques de Goma, tandis que des tirs d’armes automatiques résonnaient dimanche et lundi matin. Les forces armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés, les Wazalendo, sont encore présents dans la ville mais n’auraient pas engagé le combat.
La prison de Munzenze a été le théâtre d’une évasion spectaculaire. L’établissement, qui comptait environ 3 000 détenus, a été incendié, causant plusieurs morts. Selon une source sécuritaire citée par l’AFP, des prisonniers en fuite ont été aperçus dans les rues avoisinantes.
De nombreux habitants tentent de fuir Goma. Certains se sont réfugiés au Rwanda voisin, notamment dans la ville de Gisenyi, où ils espèrent attendre une amélioration de la situation. Des témoignages poignants décrivent une ville plongée dans l’insécurité, sans eau ni électricité, où les explosions et coups de feu s’intensifient.
Par ailleurs, des bus positionnés à la frontière rwandaise évacuent des membres du personnel de l’ONU et leurs familles vers Kigali, rapporte la télévision publique rwandaise RBA.
Le président kényan William Ruto a annoncé l’organisation d’un sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) dans les prochaines 48 heures. Ce sommet réunira les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) pour tenter de résoudre cette crise, marquée par l’intensification des combats dans l’Est de la RDC.
Alors que la situation reste incertaine, les habitants de Goma et les réfugiés dans les villes voisines ne souhaitent qu’une chose : la paix. « Nous espérons que la situation se stabilise pour que nous puissions rentrer chez nous », confie Axel Cikomero, commerçant de Goma.