Initialement prévue pour le jeudi 30 janvier 2025 à Matadi, la marche de soutien aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo et au commandant suprême de l’armée, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a été reportée à une date ultérieure pour des raisons de sécurité. L’annonce a été faite dans un communiqué officiel signé par le gouverneur de la province du Kongo Central, Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo, après une réunion stratégique de sécurité tenue ce mercredi matin.
Dans ce communiqué, le gouverneur informe la population que, bien que la solidarité envers les compatriotes de l’Est reste une priorité, les citoyens sont invités à vaquer librement à leurs occupations tout en restant vigilants et en signalant tout mouvement suspect.
« Tout en maintenant la flamme de la compassion et de la solidarité envers nos compatriotes de l’Est face à cette agression rwandaise, je demande à la population de poursuivre ses activités normalement, tout en restant vigilante et prête à signaler tout mouvement suspect », peut-on lire dans le communiqué.
Le document précise également que toute autre marche sur l’ensemble de la province est interdite jusqu’à nouvel ordre. Cette décision intervient alors que la situation sécuritaire reste préoccupante à l’Est du pays, où les FARDC sont engagées dans des combats contre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
L’éclairage d’Édouard Samba après la réunion
À l’issue de cette réunion stratégique de sécurité tenue ce mercredi par le gouverneur de province, le ministre provincial de la Justice, Édouard Samba, porte-parole du Comité stratégique de sécurité et assurant l’intérim du ministère provincial de l’intérieur, a expliqué la situation du report.
Il a en outre rappelé qu’une instruction avait été donnée pour organiser une grande marche de soutien, initialement prévue pour le 30 janvier. Cependant, lors de cette réunion, une nouvelle directive a été reçue du Vice-Premier Ministre, ministre de l’Intérieur, demandant de reporter la marche en raison des incidents survenus à Kinshasa lors d’une marche similaire, qui avait dégénéré en violences.
Le ministre a précisé que la marche n’était pas suspendue, mais simplement reportée, afin de permettre aux autorités nationales de mieux gérer les suites des dérapages observés à Kinshasa. Selon lui, la décision vise à garantir la sécurité publique et à éviter la répétition de tels incidents.
Des tensions qui s’étendent jusqu’à Kinshasa
Mardi, la crise sécuritaire dans l’Est du pays a pris une tournure dramatique à Kinshasa, où des manifestants en colère ont attaqué plusieurs ambassades, notamment celle du Rwanda. Les représentations diplomatiques de la France, de la Belgique et des États-Unis, accusées d’inaction face au conflit, ont également été prises pour cible.
Face à cette situation, le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani Lukoo, a fermement condamné ces actes de violence et de pillage contre les ambassades et les biens privés à Kinshasa. Il a appelé à la retenue et à la responsabilité, insistant sur l’importance de préserver l’ordre public et de protéger les biens et les personnes.
« Le gouvernement suit avec attention les différentes manifestations de soutien à nos vaillants soldats qui combattent avec courage et bravoure l’agression barbare du Rwanda au Nord-Kivu. Toutefois, il condamne fermement les actes de vandalisme commis à Kinshasa et dans d’autres villes du pays. Ces violences ne peuvent en aucun cas être tolérées », a déclaré Jacquemain Shabani.
Le gouvernement reconnaît le cri de colère et la frustration des Congolais face aux souffrances infligées aux populations de l’Est, mais appelle à éviter les débordements et les actes de violence. Il exhorte la population à rester unie et solidaire derrière les FARDC, les Wazalendo et le commandant suprême, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême.
Des mesures de sécurité renforcées
À l’issue d’une ronde d’inspection des sites touchés par ces actes de vandalisme, le gouvernement Congolais a exprimé ses regrets aux missions diplomatiques concernées. Il a également assuré que des mesures de sécurité renforcées sont en place et que les auteurs des violences seront identifiés, arrêtés et traduits en justice. Enfin, les autorités ont appelé la population au calme et à la responsabilité, affirmant que tous les moyens sont déployés pour neutraliser l’ennemi et restaurer la paix sur l’ensemble du territoire national.
