Le Kongo Central ne sera jamais infiltré grâce à la vigilance de tous, a déclaré le gouverneur Grâce Nkuanga Mansuangi Bilolo, mercredi 05 février à Matadi, lors de la présentation de cinq personnes suspectées d’activités paramilitaires.
La situation sécuritaire en République Démocratique du Congo, marquée par l’agression de l’armée rwandaise dans l’Est, préoccupe également le Kongo Central. Frontalière de l’Angola et de la République du Congo, et province la plus proche de la capitale Kinshasa, elle doit faire face aux risques d’infiltration. C’est dans ce contexte que les autorités provinciales ont lancé l’opération “Zaba voisin na nge” (Connaître ton voisin, ndlr), visant à identifier toute personne étrangère s’infiltrant au sein de la population.
Cette initiative se veut un cri de ralliement pour les habitants, avec pour objectif de renforcer la sécurité dans tous les recoins de la province et de prévenir tout mouvement suspect. Son importance a été mise en avant lors de la présentation de cinq suspects appréhendés par les services de sécurité à Matadi. Selon certaines pièces à conviction, ces individus préparaient le recrutement de jeunes pour des activités paramilitaires à l’insu des autorités compétentes.
Le gouverneur Grâce Bilolo a insisté sur la nécessité d’une coopération étroite entre la population et les autorités afin de faire face aux défis sécuritaires croissants. En effet, “zaba voisin na nge” incarne ainsi une approche proactive de la sécurité, encourageant les habitants à développer des relations de confiance et d’entraide dans leur environnement quotidien. « Avec notre vigilance, le Kongo Central ne sera jamais infiltré », a affirmé le gouverneur Grâce Bilolo, espérant non seulement dissuader les activités criminelles, mais aussi renforcer le tissu social de la province.
Dans un climat où la méfiance peut parfois s’installer, cette opération représente une opportunité pour les habitants du Kongo Central de s’unir autour d’un objectif commun : protéger leur province. Toutefois, elle soulève également certaines interrogations. Comment éviter que cette vigilance collective ne se transforme en méfiance généralisée ou en accusations abusives ? Quelles garanties existent pour que les dénonciations ne soient pas motivées par des règlements de comptes personnels ?, s’interroge un acteur de la société civile contacté par Kongo Média.
Si l’implication de la population est un atout majeur, elle doit être encadrée par des garde-fous afin d’éviter toute dérive. L’appel à la vigilance collective lancé par le gouverneur pourrait ainsi s’avérer un outil précieux dans la lutte contre l’insécurité au Kongo Central, à condition qu’il soit mis en œuvre avec discernement et responsabilité.