Du 13 au 14 février 2025, Kinshasa a accueilli une réunion nationale multipartite sur les droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) des adolescents. Cet atelier a été organisé par le Réseau des institutions nationales africaines des droits de l’homme (RINADH) en collaboration avec la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) et le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO).

L’objectif principal était d’outiller les participants en connaissances, compétences et outils pour mieux défendre les droits sexuels et reproductifs des adolescents dans leurs communautés. Il visait également à préparer ces acteurs à contribuer aux consultations nationales et régionales sur la législation en la matière en RDC.
Le Kongo Central représenté par Me Prudence Nkenge
Parmi les trois provinces engagées dans ce projet, seules Kinshasa et le Kongo Central ont pris part à cette rencontre. Me Prudence Nkenge, Vice-présidente nationale du Parlement des Jeunes de la RDC et représentante de la jeunesse du Kongo Central, a porté la voix de sa province.
Elle a plaidé pour l’implication active de la CNDH/Kongo Central dans la promotion et la protection des droits à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes. Elle a également mis l’accent sur le renforcement des capacités des parties prenantes afin d’assurer un plaidoyer efficace aux niveaux régional, national et provincial.
Dans son intervention, Me Prudence Nkenge a formulé deux recommandations majeures. D’une part, à la CNDH/Kongo Central pour solliciter leur participation active à l’examen et à la mise en œuvre des politiques relatives aux droits à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes. D’autre part, au Ministère National de l’Éducation et Nouvelle Citoyenneté d’intégrer un cours spécifique sur la santé sexuelle et reproductive dans le programme de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), de renforcer les capacités des enseignants qui dispensent le cours d’éducation à la vie et de revoir et adapter le programme de ce cours pour mieux répondre aux réalités actuelles des jeunes.
Des avancées législatives, mais des défis à relever
Mimie Mopunga, cheffe de projet SHARP en RDC et représentante de CAFCO, a rappelé que la RDC est en avance en matière de législation sur les DSSR des jeunes. Toutefois, elle a souligné que le défi principal reste l’application effective des lois existantes afin d’assurer un accès aux services de santé adaptés aux besoins des adolescents.
De son côté, Robert Athewa, coordinateur de RINADH, a salué les efforts du gouvernement congolais, notamment la mise en place d’une politique nationale pour les jeunes et l’intégration de la DSSR dans le programme de couverture santé universelle. Il a appelé à un soutien accru des pays membres du réseau pour renforcer ces initiatives et lutter contre les violences faites aux jeunes.
L’inclusion des jeunes vivant avec un handicap
Lors de cet atelier, Kérène Tshangani, représentante des jeunes vivant avec un handicap, a plaidé pour une meilleure prise en compte de leur accès à l’information et aux services de DSSR. Elle a dénoncé les discriminations dont sont victimes ces jeunes et rappelé que la santé sexuelle est un droit fondamental pour tous, y compris les personnes en situation de handicap.
L’atelier a réuni des représentants du gouvernement, du parlement, des leaders religieux et de la société civile, notamment des organisations de jeunesse. Au terme des échanges, une feuille de route a été élaborée pour orienter les actions futures en matière de DSSR des adolescents en RDC.
Signalons que les travaux ont été coordonnés par RINADH, avec un engagement fort des participants à assurer une meilleure protection des droits sexuels et reproductifs des jeunes en RDC, notamment dans les provinces impliquées dans ce projet.