Judith Suminwa Tuluka, Première Ministre de la République Démocratique du Congo, est arrivée ce vendredi à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour participer au 38ᵉ sommet annuel de l’Union africaine. Elle représente le Président de la République à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, qui examinera la situation sécuritaire en RDC et au Soudan. Ce conseil, dirigé par le Président de la Guinée équatoriale, Théodore Obiang, débute ce soir et revêt une importance particulière alors que la situation en RDC atteint des niveaux critiques.
La cheffe du gouvernement prendra la parole au nom du Chef de l’État avec force et détermination, mettant en avant les attentes de son pays. La position de la RDC est claire : elle exige le retrait immédiat des troupes rwandaises de son territoire, la dénonciation des violations de son intégrité territoriale et l’instauration d’un cessez-le-feu durable. Elle insistera sur les conséquences de l’agression rwandaise, qui a causé plus de 3 000 morts et laissé des milliers de blessés à Goma. Elle rappellera également le sacrifice des soldats africains engagés dans la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SAMIRDC), tombés sous les balles de l’armée rwandaise.
La RDC exprimera son exaspération face à l’inaction de l’Union africaine et demandera des sanctions concrètes contre le Rwanda, rejoignant ainsi les initiatives prises par l’Union européenne et le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Les rapports des Nations Unies dénonçant le pillage des ressources congolaises ne peuvent plus être ignorés. Cette agression met en péril l’avenir de la nation congolaise et de toute la sous-région.
Tout au long du week-end, les chefs d’État africains devront discuter de cette situation lors de réunions cruciales. Judith Suminwa espère éveiller une prise de conscience collective sur l’urgence de la crise congolaise. La douleur et l’injustice subies par le peuple congolais ne peuvent plus être passées sous silence. L’Union africaine est à un tournant et doit transformer ses déclarations en actions concrètes pour défendre la souveraineté de la RDC. Les engagements pris lors de ce sommet seront déterminants pour l’avenir du pays et de la région des Grands Lacs.