Lors de la réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (UA) ce vendredi à Addis-Abeba en Éthiopie, la Première Ministre de la République Démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, a exprimé avec force les préoccupations de son pays face à l’agression du Rwanda. Son discours a provoqué une onde de choc, notamment chez le Président rwandais Paul Kagame qui, acculé par ses vérités, n’a eu de choix que de quitter la séance.

Judith Suminwa a lancé un appel poignant à l’unité. « Car l’heure est grave. Ce Conseil ne se réunit pas pour un simple différend diplomatique. Nous sommes ici parce qu’un État membre de notre Union, le Rwanda, a violé les principes fondamentaux de la charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’Union Africaine », a-t-elle déclaré.
Et d’ajouter :
« L’occupation illégale des territoires congolais par les troupes rwandaises, sous couvert du groupe terroriste M23, constitue un acte de guerre et une menace pour la stabilité de toute la région. »
L’intervention de la Première Ministre a eut un effet indescriptible, suscitant la colère de Kagame, qui n’a pu contenir sa gêne. « Ce groupe (le M23) continue d’opérer avec le soutien d’un État membre, en toute impunité », a clairement déclaré Judith Suminwa. Cette connotation directe à l’État rwandais a forcé Kagame à quitter la pièce, le laissant sans défense face aux accusations accablantes.
La Cheffe du Gouvernement de la RDC n’a pas hésité à accuser le Rwanda d’engendrer une nouvelle rébellion, l’AFC, visant à renverser le Gouvernement congolais. « Ce n’est pas seulement la souveraineté de la RDC qui est en jeu. C’est le fondement même de notre Union et son engagement à protéger les États africains contre toute tentative de prise de pouvoir par les armes », a-t-elle affirmé, évoquant les dangers d’un précédent pour l’ensemble du continent.
Face à l’inaction des États membres de l’UA, la Cheffe du Gouvernement a appelé le Conseil à agir. « Le Conseil doit agir avec fermeté », a-t-elle martelé, soulignant que laisser cette agression sans réponse créerait un précédent dangereux pour l’Afrique.
Elle a conclu son discours par une exhortation poignante à l’unité face aux atrocités, évoquant les enfants arrachés à leurs familles et les violences perpétrées. « Quand a-t-on toléré que des femmes soient violées, des enfants arrachés à leur famille ? »
Judith Suminwa Tuluka a fait entendre la voix de son pays avec une intensité et un engagement décisifs, plaçant les enjeux sécuritaires et humanitaires de la RDC au cœur des débats de l’Union africaine.