Des victimes des atrocités au Kongo Central ont livré des témoignages poignants sur les violences endurées lors des conflits ayant secoué la province. Ces récits ont été recueillis lors du lancement de l’identification des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité humaine, organisé à Matadi par le Fonds National des Réparations des Victimes de Violences Sexuelles (FONAREV).
Parmi les premiers témoignages, Faustin Kwanzambi, membre du mouvement Bundu Dia Kongo (BDK), a relaté son calvaire lors des affrontements de 2017 avec les forces de l’ordre. « J’ai reçu 18 balles dans le thorax. J’ai passé trois ans à l’hôpital, luttant seul pour survivre après avoir été abandonné par ma famille. Aujourd’hui, je demande au gouvernement et au FONAREV de m’aider à retrouver une vie digne », a-t-il déclaré.
De son côté, Mpulusu Tutonda a évoqué la brutalité des violences subies dans le territoire de Songololo. Il a raconté l’assassinat de plusieurs de ses proches par les forces de l’ordre et des groupes armés. « Ils ont tiré plus de 38 balles sur ma famille. Aujourd’hui, je suis seul, sans abri ni ressources. Je n’ai plus d’espoir en la société et préfère me réfugier dans la brousse », a-t-il confié, encore profondément marqué par ces événements.
Le programme d’identification, qui s’étendra sur 52 jours, vise à recenser les victimes à travers toute la province du Kongo Central. Emmanuella Zandi, Directrice Générale Adjointe du FONAREV, a réaffirmé l’engagement de l’organisation à réparer les préjudices subis et à accompagner les victimes vers une réhabilitation complète.
Ce processus s’inscrit dans une dynamique de justice réparatrice, offrant aux survivants un soutien concret pour leur permettre de reconstruire leur avenir après des années de souffrance.
Il convient de souligner que cette initiative fait partie des mesures urgentes de réparation mises en place par le FONAREV. Elle reflète la volonté de l’institution d’assurer aux victimes des réparations complètes, prenant en compte tant leur santé physique que leur bien-être psychologique.
Avant de lancer l’identification dans les premiers territoires ciblés, le FONAREV a mené une série d’actions de sensibilisation afin d’informer les populations concernées. Dans chaque des réunions ont été organisées dans chaque territoire ciblé avec les leaders communautaires et les médias locaux.
À Matadi également, des rencontres ont permis de sensibiliser la population à l’importance de cette phase d’identification, qui ouvrira la voie aux futures réparations. L’objectif était aussi de faire des leaders communautaires des ambassadeurs du processus afin d’assurer une participation active et éclairée des populations concernées.