Radio

Mbanza-Ngungu : tenue d’un atelier sur la protection et la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel mobile en RDC

Un atelier sur la protection et la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel mobile en RDC s’est ouvert à Mbanza-Ngungu, dans la province du Kongo Central. Cet événement se déroule sous le haut patronage du ministère de la Culture, des Arts et des Patrimoines, avec le soutien financier de l’ambassade de Suisse en RDC, à travers son office fédéral de la culture.

Selon le professeur Joël Ipara, coordonnateur du Comité consultatif national (CCN), le choix de Mbanza-Ngungu s’explique par sa position stratégique en tant que voie de sortie vers le port de Matadi, par laquelle transitent des biens culturels mobiles de manière illicite. Il a souligné que cet atelier vise avant tout à former et informer les participants sur l’importance de la convention de 1970.

« Nous formons la Police nationale congolaise, les agents de la Direction générale des migrations, de la Direction générale des douanes et accises, ainsi que les patrimoniteurs et muséologues, afin qu’ils comprennent mieux la convention de l’UNESCO de 1970 sur les mesures à prendre pour interdire et empêcher le trafic illicite des biens culturels », a-t-il déclaré.

Une feuille de route est attendue à l’issue de cet atelier afin de définir d’autres actions de sensibilisation, notamment dans les établissements scolaires et universitaires, ainsi qu’auprès d’autres acteurs sociaux susceptibles d’apporter leur contribution à cette lutte.

« Le pays traverse un moment critique avec les conflits armés, et les œuvres d’art sont souvent reléguées au second plan. Nous nous positionnons donc comme une institution d’avant-garde pour assurer la sécurité de notre patrimoine », a-t-il ajouté.

Le directeur de cabinet adjoint de la ministre de la Culture, des Arts et des Patrimoines, le professeur Théodore Nzinga, a rappelé que la RDC, membre de l’UNESCO depuis 1960, considère la protection des biens culturels comme une nécessité et une urgence. Il a souligné que cette mission constitue un devoir républicain et constitutionnel, conformément à l’article 46, alinéa 4, de la Constitution du 18 février 2006, qui stipule que l’État protège le patrimoine culturel et en assure la promotion.

Samira Cizero, cheffe de mission adjointe de l’ambassade de Suisse en RDC, a insisté sur l’importance de la coopération entre les deux pays dans cette lutte.

« La lutte contre le trafic illicite des biens culturels nous tient à cœur, tant en Suisse qu’en RDC. Nous collaborons dans ce cadre, car nous sommes tous deux signataires de la convention de l’UNESCO. La protection du patrimoine culturel est essentielle pour chaque nation, car il fait partie intégrante de l’identité nationale et contribue à la cohésion sociale », a-t-elle indiqué.

Le ministre provincial de la Culture du Kongo Central, Jean-Cornelis Mbilu, a quant à lui souligné que la tenue de cet atelier dans la province est un honneur, surtout en cette période de conflits armés, afin d’empêcher toute tentative de trafic illicite d’objets d’art aux frontières. Il a exhorté les participants à accorder un intérêt particulier aux travaux afin d’être mieux préparés à lutter contre ce fléau. Au nom du gouverneur de province Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo, il a officiellement ouvert l’atelier.

L’ouverture des travaux a été marquée par la présence et les interventions du délégué permanent adjoint de la RDC auprès de l’UNESCO à Paris, le professeur Cyril Musila, ainsi que de l’administrateur national du programme culture de l’UNESCO, Augustin Bikale. L’administrateur du territoire de Mbanza-Ngungu, Willy Makumbani, était également présent.

Notons que cette activité s’étend sur cinq jours, du lundi 24 au vendredi 28 février, avec des sessions en ateliers.

Frédéric Nkedi

Articles similaires