À l’occasion du Annual Investment Meeting Congress 2025 (AIM 2025), la République Démocratique du Congo a présenté sa stratégie de transformation économique devant un parterre d’investisseurs internationaux. La délégation gouvernementale, conduite par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, a exposé les mesures concrètes visant à réduire la dépendance au secteur minier, qui pèse encore lourdement sur l’économie nationale.
Les infrastructures et le BTP constituent le premier pilier de cette diversification, avec des projets structurants déjà en cours. La réhabilitation de la RN1 Kinshasa-Matadi et la construction de 10 000 logements sociaux figurent parmi les chantiers phares. Ces investissements devraient permettre au secteur d’atteindre une croissance de 5,2 % cette année, contre 3,8 % en 2024, selon les projections officielles.
Le ministère de l’Économie prévoit une progression de 2,9 % du secteur énergétique en 2025, portée par l’extension du barrage de Busanga et la création de zones économiques spéciales. Ces projets s’accompagnent d’un vaste programme d’électrification rurale destiné à soutenir le développement industriel dans les provinces.
Le programme “RDC Digital 2030” vise à transformer le paysage technologique national, grâce au déploiement accéléré des réseaux 4G/5G et à un soutien renforcé aux start-ups locales. Les autorités anticipent une croissance de 3,8 % pour les services numériques et l’e-commerce cette année.
Parmi les mesures déjà mises en œuvre figurent la réduction des délais d’enregistrement des entreprises à 72 heures et l’adoption d’un nouveau code des investissements. Ces réformes s’accompagnent d’incitations fiscales ciblées, notamment en faveur des investisseurs hors secteur minier.
Un accord avec les Émirats Arabes Unis est en cours de finalisation pour financer des centrales solaires dans les régions du Kasaï et du Katanga. Parallèlement, la Société Financière Internationale prépare un appui de 200 millions USD pour accompagner cette transition, confirmant ainsi l’urgence de la diversification.
Les dernières analyses du ministère du Plan prévoient un ralentissement de la croissance minière à 7,1 % en 2025, contre 12,5 % l’année précédente. Cette tendance renforce la nécessité de développer d’autres moteurs économiques, avec un objectif de croissance hors mines fixé à 6,6 % d’ici 2029.
Les prochains jours du sommet seront consacrés à des discussions avec des partenaires asiatiques sur le financement des corridors logistiques. Des ateliers techniques sont également prévus avec la Banque mondiale pour approfondir la coopération dans le secteur agricole.
Pour atteindre ses objectifs ambitieux, la RDC devra mobiliser près de 15 milliards USD d’investissements privés dans les secteurs prioritaires. La réussite de cette transition économique dépendra notamment de la poursuite des réformes structurelles et de la stabilité macroéconomique.