Face à la recrudescence des actes criminels dans plusieurs quartiers de la ville de Matadi, les autorités locales et les habitants ont décidé de se mobiliser pour restaurer la paix et la sécurité. En effet, une réunion stratégique s’est tenue au terrain Kinduku, dans le lotissement Tsasa-Di-Ntumba (Soyo 4) au quartier Ville Haute, sous la présidence du bourgmestre de la commune de Matadi, Patrick Kiameso Vubu.
Cette rencontre a rassemblé les membres du Comité Élargi de Sécurité, dont des représentants de la police, de l’inspectorat, chef de quartier, des chefs des cellules et des avenues. L’objectif est de discuter des mesures concrètes à adopter pour faire face à l’insécurité croissante.

Le bourgmestre Patrick Kiameso Vubu a exposé une nouvelle approche axée sur l’éradication du phénomène “Kuluna” et des autres formes de banditisme urbain. Il a souligné la nécessité d’une collaboration étroite entre les autorités et les citoyens pour élaborer une stratégie sécuritaire efficace. « La seule autodéfense efficace est de signaler les individus suspects aux forces de l’ordre », a-t-il martelé.
Les habitants ont, de leur côté, exprimé leurs préoccupations sur plusieurs facteurs aggravant l’insécurité : coupures fréquentes d’électricité, pénuries d’eau, circulation d’armes illégales, et implication présumée de certains policiers dans des actes d’incivismes.
Parmi les propositions issues de la communauté figurent la création de sous-commissariats (sous-CIAT) dans le quartier, la formation et l’équipement des chefs d’avenue, ainsi que l’amélioration des infrastructures routières.
Réagissant aux allégations contre la police, le bourgmestre a nié toute implication institutionnelle, précisant que les parades de contrôle permettent de surveiller l’évolution du comportement des policiers. Il a condamné les agents véreux, qualifiés de « mal intentionnés », tout en insistant sur l’interdiction de toute forme d’autodéfense populaire, afin d’éviter des pertes en vies humaines.
Le chef de cellule Tsasa Ango-Ango, Jules Lelo, a annoncé que certaines maisons ont été dotées de sifflets pour signaler toute intrusion suspecte. Il a également plaidé pour l’identification systématique des parcelles, en vue de renforcer la surveillance.
Concernant la gestion du terrain Kinduku, le bourgmestre a interdit l’exploitation illégale de ce lieu par certains jeunes du camp militaire Ango-Ango, qui percevaient de l’argent sans autorisation de l’autorité communale. Il a souligné que cette pratique ne se fera plus. Désormais, la gestion du terrain est confiée à la sous-CIAT de Soyo 3, en collaboration avec les chefs de cellule, les chefs d’avenue et deux notables du quartier, dans le but d’assurer une supervision efficace et de mobiliser des recettes au profit de la commune.
Enfin, il a promis que lors des prochaines descentes dans le quartier, des représentants de la REGIDESO et de la SNEL seront présents pour répondre aux doléances de la population concernant les services d’eau et d’électricité.