D’entrée de jeu, Caleb Mavinga rappelle que les entreprises engagées par la province pour ce chantier travaillent sous la supervision du Bureau technique de contrôle (BTC), et suivent scrupuleusement la maquette modifiée par l’ancien gouverneur Jacques Mbadu. Il affirme que les poteaux d’éclairage, bien qu’à l’intérieur du stade, sont situés à une distance sécurisée de plus de 30 mètres de l’aire de jeu, avec des treillis de protection. « Les joueurs ne pourront jamais les atteindre », a-t-il insisté.
Il accuse par ailleurs le président de l’Assemblée provinciale de « jouer à la désinformation » et de s’exprimer comme « porte-parole du gouvernement provincial », une posture qu’il juge inappropriée au regard du principe de la séparation des pouvoirs. Il évoque également le principe de la continuité de l’État pour rappeler que le contrat en cours avec l’entreprise Sodimas Congo, évalué à 9 millions de dollars, a été signé sous l’administration Atou Matubuana et reste valide sous Grâce Bilolo.
Selon Caleb Mavinga, l’acharnement de Papy Mantezolo contre les entreprises en charge du projet serait motivé par des intérêts personnels. Il l’accuse de vouloir imposer une entreprise appartenant à son entourage. « Voilà ce qui justifie son acharnement », dit-il, ajoutant que les entreprises déjà en place ne demandent qu’à être payées pour achever les travaux.
Face aux accusations de détournement ou de surfacturation, Caleb Mavinga met le président Papy Mantezolo au défi de prouver que le montant de « 48 millions de dollars américains a été donné aux entreprises ». Il rappelle que le contrat initial porte sur 9 millions, dont seulement 7 millions ont été payés à ce jour. « Rien que la fabrication de la structure métallique a coûté près de 3 millions, et ce travail a été fait en Afrique du Sud, sous le regard des autorités provinciales et du bureau technique », affirme-t-il, documents à l’appui.
Répondant aux critiques sur le manque supposé d’expertise de Sodimas Congo, il rappelle que « cette entreprise a construit le gymnase des Jeux de la Francophonie à Kinshasa, réhabilité la Banque centrale et l’Onatra. Le président de la République l’a félicitée. Ce n’est pas Mantezolo qui va remettre cela en cause. »
À ceux qui dénoncent la lenteur des travaux, Caleb Mavinga répond par une métaphore : « Quand un citoyen construit sa maison et que les travaux traînent, la faute est-elle au maçon ou au propriétaire qui ne paie pas ? » Il précise que tous les équipements nécessaires à la finition du stade sont déjà disponibles à Matadi. « Nous avons tout : structure métallique, écran géant, sonorisation, lumière… Ce qu’il manque, c’est le respect des paiements. »
Pour rappel, samedi dernier, lors d’un point de presse tenu à l’occasion de la présentation de son bilan après un an à la tête de l’Assemblée provinciale, l’honorable Papy Mantezolo avait déclaré devant l’opinion publique que près de 48 millions de dollars américains avaient déjà été engloutis dans ce projet, tout en mettant en doute l’expérience des entreprises prestataires.