Richard Kiyambu est le fondateur du mouvement citoyen “J’aime le Congo”, qui milite activement pour l’unité nationale, la justice sociale et l’éveil patriotique. Il préside également l’ASFoD (Association Santé et Formation pour le Développement), une structure engagée dans la promotion de la santé communautaire et de l’éducation, en particulier dans le Kongo Central.
Par ailleurs, il occupe le poste de vice-président de “Agri Kongo”, une plateforme nationale dédiée au développement de l’agriculture durable et à l’insertion des jeunes dans le secteur rural. À travers ces différents engagements, Richard Kiyambu témoigne d’une volonté constante de contribuer à faire du Kongo Central une province exemplaire — dynamique, solidaire et tournée vers l’avenir.
Kongo Media : le Commissaire provincial du Kongo Central, Israël Kantu Bakulu, est promu au grade de Commissaire divisionnaire (équivalent Général-Major) et nommé à Kinshasa. Quel commentaire cela vous inspire ?
Richard Kiyambu : Je félicite chaleureusement le Général Israël Kantu Bakulu pour cette promotion pleinement méritée. C’est un homme de terrain, reconnu pour sa discrétion, sa rigueur et son engagement constant. Originaire de la Tshangu, comme moi — cette vaste zone de Kinshasa où de nombreux citoyens se sentent encore délaissés — il est le premier issu de cet espace à accéder à un tel niveau de responsabilité dans les forces de l’ordre. C’est une fierté pour des millions de personnes.
Il a servi dans presque toutes les provinces du pays, ce qui lui confère une connaissance fine de la diversité culturelle et humaine, ainsi qu’une compréhension concrète des enjeux sécuritaires à l’échelle nationale. Ici, chez nous, au Kongo Central, il a dirigé la ville de Boma pendant plusieurs années, avant de prendre le commandement de l’ensemble de la province, qu’il a assumé avec sérieux et professionnalisme.

Son parcours, bâti sur près de quarante ans de service loyal, impose le respect. S’il reçoit les moyens nécessaires, il est en mesure de jouer un rôle déterminant dans la transformation sécuritaire de notre capitale, siège des institutions.
Kongo Media : Que dites-vous aux jeunes du Kongo Central qui doutent parfois de leur avenir ?
Richard Kiyambu : Je leur dis d’abord : refusez la facilité, les bandes, la délinquance et les petits groupes sans vision. Même sans rien, on peut toujours faire quelque chose. Vendez de l’eau s’il le faut, mais bougez, entreprenez.
Ensuite, ne laissez plus les partis politiques ou les “autorités morales” décider à votre place. Formez-vous, réclamez des centres de formation professionnelle, un accès à Internet abordable. Sans cela, vous restez à la marge. Vos élus ne sont pas vos chefs : ce sont vos mandataires. Exigez des comptes, soyez citoyens.
La jeunesse du Kongo Central est brillante. Elle doit croire en elle, et surtout se battre pour sa place dans l’avenir de la province. Le développement commence par nous : en agriculture, dans le numérique, dans la culture.
Kongo Média : Le port en eaux profondes de Banana tarde à se matérialiser. Êtes-vous inquiet ?
Richard Kiyambu : Oui, très inquiet. Et je parle ici aussi en tant que notable du Kongo Central. Le retard accumulé est incompréhensible. Ce projet est vital : il dépasse les clivages partisans. Il devrait faire l’objet d’un consensus provincial et national. Chaque mois perdu est une perte pour notre jeunesse, pour notre économie, pour notre crédibilité.
Le port de Banana peut créer des milliers d’emplois, dynamiser le commerce régional, et repositionner le Congo comme un acteur majeur sur la façade atlantique. Nous appelons à la relance urgente du projet, à la transparence dans les partenariats, à la sécurisation des financements. Nos députés et gouvernants doivent faire de Banana une priorité stratégique.
Kongo Média : Le projet Inga continue de faire rêver, mais reste flou. Quelle est votre position ?
Richard Kiyambu : Inga, c’est un trésor. Mais c’est un trésor mal exploité. Depuis son lancement en 1971, les promesses s’enchaînent sans aboutir à une transformation concrète. Aujourd’hui, même les turbines existantes manquent d’entretien. La SNEL peine à suivre. Il est temps de moderniser en profondeur : numériser la gestion, renforcer les capacités techniques, investir massivement. L’électricité abondante et stable d’Inga peut transformer notre économie : attirer des industries, des start-ups, des centres de données, des unités agricoles modernes.
Mais ce potentiel doit d’abord profiter aux Congolais. Inga ne peut plus rester un mirage. Il nous faut une vision claire, une volonté politique forte, et une action coordonnée à tous les niveaux.
Kongo Media : De plus en plus de voix s’élèvent pour exiger de la transparence dans la gestion de la province. Soutenez-vous cette démarche ?
Richard Kiyambu : Évidemment. La transparence ne devrait même pas être une revendication : c’est un principe fondamental. C’est elle qui fonde la confiance entre les citoyens et les institutions. Sans transparence, il n’y a ni crédibilité, ni développement durable, ni paix sociale. L’Assemblée provinciale a un rôle essentiel à jouer. Elle doit interroger, vérifier, auditer, mais aussi communiquer clairement auprès de la population. Car si elle se tait ou reste passive, elle risque d’être perçue comme complice des mauvaises pratiques. Le silence, dans ce contexte, devient une forme de connivence.

Le Kongo Central dispose de ressources importantes — humaines, naturelles, économiques — mais elles doivent être gérées avec rigueur, équité et dans l’intérêt de tous. Nous ne demandons pas des miracles, mais des résultats visibles, concrets. Gouverner, c’est rendre des comptes. Il est urgent d’instaurer une vraie culture de responsabilité et de sortie de l’opacité dans la gestion publique.
Kongo Média : Un mot de la fin ?
Richard Kiyambu : Merci à Kongo Media pour cette initiative. Votre travail est utile, sérieux, et indispensable. Donner la parole aux acteurs locaux, traiter les enjeux de la province avec rigueur, c’est déjà participer au développement du Kongo Central. Continuez sur cette voie, avec indépendance et engagement. Notre province a besoin de médias forts, crédibles et enracinés. Encore Merci Kongo Media.