Placée sous le thème : « l’alimentation saine et la durabilité », cette foire a permis à Espérance Menga de présenter ses produits phares, notamment le Kindungua (pâte d’arachide pimentée), et d’établir des contacts avec des acteurs clés de la filière agricole et agroalimentaire venus du monde entier.
« J’ai participé à Macfrut 2025, tenu à Rimini en Italie du 6 au 8 mai, sous le parrainage de l’ANAPEX (Agence nationale pour la promotion de l’exportation). J’y ai exposé mes deux produits : le Kindungua et le Pondu pilé. Après l’Italie, je me suis rendue en France, plus précisément à Château Rouge, pour des réunions stratégiques avec des distributeurs et vendeurs de produits africains, afin de présenter la gamme de produits que je projette d’exporter. Mais aussi en Belgique au quartier Matonge pour la même cause », a-t-elle déclaré.
Espérance Menga a souligné que la foire a rassemblé un grand nombre d’acteurs économiques : agriculteurs, transporteurs, usines de transformation, etc. Des conférences, des visites guidées de sites et des expositions de produits agricoles et agroalimentaires ainsi que d’équipements industriels ont rythmé l’événement.
« Grâce à Macfrut, j’ai compris l’importance de renforcer ma chaîne de valeur et mes unités de production. J’ai aussi bénéficié de formations sur la gestion des équipements de production. J’ai pu élargir mon réseau à travers de nouveaux contacts pour développer des partenariats avec des pays intéressés par l’exportation du Kindungua. Cette expérience m’a permis de m’ouvrir au monde extérieur », a-t-elle ajouté.
Seule représentante du Kongo Central
L’ANAPEX a sélectionné des producteurs de différentes provinces pour représenter la RDC à cette foire. Espérance Menga était la seule représentante du Kongo Central, et la plus jeune de toute la délégation congolaise.
« J’ai été retenue parmi les entrepreneurs congolais qui ont rempli les critères requis dans le secteur agricole et agroalimentaire. Mon produit, le Kindungua, a su se distinguer sur le marché, et mon entreprise a été jugée compétitive par le jury de sélection », a-t-elle précisé.
L’inquiétude d’une exportatrice face aux réalités du terrain
Malgré le potentiel évident de produits comme le pondu, la pâte d’arachide ou encore l’huile de palme, les exportateurs congolais se heurtent à d’importants obstacles pour accéder aux marchés internationaux.
« En RDC, les coûts d’exportation peuvent atteindre jusqu’à 15 000 euros, alors qu’ils ne dépassent pas 2 500 euros au Cameroun. La lourdeur administrative et les frais exorbitants découragent les opérateurs économiques locaux », déplore Espérance Menga.
Cette situation pousse certains producteurs congolais à s’installer à l’étranger, notamment au Cameroun, où les démarches sont plus souples. Pourtant, la RDC dispose de nombreux atouts : des terres arables, une main-d’œuvre abondante, et des ports stratégiquement situés à Matadi et à Boma.

Pour faire face à ces défis, plusieurs entrepreneurs dont Espérance Menga ont entamé des discussions avec l’ANAPEX afin d’obtenir des allègements fiscaux et des exonérations spécifiques à l’exportation. Des projets de collaboration avec des enseignes internationales, telles que Carrefour, sont également en cours, dans l’espoir de valoriser les produits congolais sur le marché mondial.