Le geste de Kinshasa intervient dans un climat marqué par les révélations du speaker de l’Assemblée provinciale, Papy Mantezolo Diatezua, qui a dénoncé la baisse drastique des rétrocessions allouées à la province.
Lors d’une émission diffusée sur Radio Télé Zola (RTZ), un média basé à Matadi, Papy Mantezolo a tiré la sonnette d’alarme, qualifiant la situation financière de la province de « catastrophique ». Il a présenté une analyse chiffrée montrant une chute des transferts de fonds de la part du gouvernement central.
Selon lui, la province recevait autrefois environ 3,2 milliards de francs congolais par mois (près de 1,4 million de dollars). Or, ces derniers mois, cette somme aurait chuté à 410 millions de francs congolais, soit à peine 150 000 dollars. « Il manque pas moins de 30 millions de dollars à la province chaque mois », a-t-il insisté.
Plus grave encore, Papy Mantezolo a mis en cause certaines personnalités proches du pouvoir central, qu’il accuse de bloquer volontairement les fonds destinés au Kongo Central. « Ce sont nos propres frères et sœurs, qui ont eu la chance d’être proches du chef de l’État, qui freinent les rétrocessions. On parle de ‘grâces’, mais c’est plutôt un blocage », a-t-il dénoncé.
Il affirme avoir abordé cette problématique avec le ministre national du Budget, qui, selon lui, « n’a pas nié » les faits exposés.
La sortie médiatique du président de l’Assemblée provinciale a déclenché une vague de réactions sur la scène politique du Kongo Central, relançant le débat sur la gestion des finances publiques et la répartition équitable des ressources entre Kinshasa et les provinces. Reste à savoir si cette rétrocession exceptionnelle marque un changement ou juste une réponse ponctuelle à une pression médiatique et politique de Mantezolo.