Durant ces quatre jours de formation, les journalistes de Muanda, Boma, Matadi, Kimpese, Mbanza-Ngungu et Kisantu ont été initiés aux différentes méthodes de vérification des fausses informations. Ils ont exploré les mécanismes de diffusion des contenus mensongers et appris à reconnaître les signes permettant de les identifier. Une attention particulière a été portée à l’analyse du contexte congolais, avec une cartographie des acteurs de la désinformation et des thématiques les plus touchées, telles que la politique, la santé publique ou encore les conflits communautaires.
Les participants ont également été formés à l’identification des auteurs de fausses informations, en se basant sur les traces numériques, les modèles de communication et les réseaux de diffusion. L’objectif était de leur permettre de remonter à la source de la désinformation afin d’en démonter les ressorts et de sensibiliser le public.
La formation a aussi couvert l’importance de la vérification de l’information, en particulier celle diffusée sur les réseaux sociaux. Les journalistes ont appris à utiliser des techniques spécifiques pour vérifier les textes, notamment à travers l’usage des opérateurs booléens, utiles pour affiner les recherches en ligne et détecter les contradictions ou incohérences.
La vérification des contenus multimédias a constitué un autre volet essentiel de l’atelier. Les participants ont manipulé plusieurs outils pour authentifier des images, des extraits sonores ou des vidéos, afin d’éviter toute manipulation visuelle ou sonore susceptible d’induire le public en erreur. Cette partie pratique a permis de mieux comprendre comment les fausses informations sont souvent construites à partir de contenus modifiés ou sortis de leur contexte.
En outre, un chapitre entier a été consacré à la rédaction d’un article de vérification. Il a permis aux journalistes d’apprendre à structurer un contenu clair, factuel et vérifiable à destination du public. Cet exercice a mis en évidence l’importance de traduire les données techniques en récits compréhensibles, accessibles et convaincants.
La formation a également abordé des questions liées à l’éthique du fact-checking. Dans cette partie, l’accent a été mis sur la responsabilité des journalistes dans la diffusion d’une information fiable et équilibrée. Les participants ont été sensibilisés aux risques liés aux discours de haine, souvent véhiculés par les contenus mensongers, ainsi qu’à l’impact que cela peut avoir sur la cohésion sociale.
Sur le plan juridique, les journalistes ont découvert les grandes lignes du cadre légal congolais en matière de lutte contre la désinformation, avec un accent particulier sur le Code du numérique, la liberté de la presse, la protection des données et la régulation des contenus numériques.
Le formateur, Dandjes Luyila du Studio Hirondelle RDC, a clôturé la session par une introduction à l’intelligence artificielle. Ce module a permis d’explorer les opportunités offertes par l’IA dans le domaine de la vérification de l’information, notamment à travers des outils automatisés d’analyse, de détection de deepfakes ou d’authentification des sources.
Signalons que les vingt journalistes formés au Kongo Central viennent s’ajouter à la liste des professionnels des médias formés par le Studio Hirondelle RDC à travers le pays. Un programme qui ouvre la voie à une nouvelle génération de professionnels mieux armés pour garantir une information de qualité, au service de la démocratie et de la vérité.