À travers une déclaration faite jeudi, ces responsables insistent sur leur démarche de réclamer la rétrocession due au fonctionnement de leurs entités. Par la même occasion, ils dénoncent également les menaces et ruses dont ils sont victimes depuis le début de leur démarche.
« Nous, bourgmestres et bourgmestres adjoints des villes de Matadi et de Boma, venons par le présent message éclairer l’opinion tant provinciale que nationale sur les allégations non fondées de certains médias mal intentionnés portées contre nous à l’issue de la rencontre avec son excellence le gouverneur de province, allégations selon lesquelles certains bourgmestres veulent saboter l’arrivée imminente de son excellence monsieur le Président de la République et que nous ne détenons aucune pièce par rapport aux différentes rétrocessions effectuées par le gouvernement central au profit de la province et des entités territoriales décentralisées de janvier 2025 à ce jour », peut-on lire dans leur déclaration commune.
Dans cette même déclaration, ils réaffirment leur loyauté envers le Chef de l’État qui les a nommés.
« Rappelons que nous avons été nommés par son excellence Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, Chef de l’État et garant du bon fonctionnement des institutions en vue d’implémenter sa vision dans nos entités respectives. Nous lui témoignons notre attachement et notre loyauté indéfectibles. »
Ils dénoncent également des pressions pour les faire taire, en lien avec des documents financiers qu’ils ont produits. Ces documents (états budgétaires et journal des opérations comptables provinciaux) ont mené au lancement d’une enquête par l’autorité provinciale, dont ils attendent les résultats.
Depuis quelques jours, les bourgmestres et leurs adjoints réclament le paiement de leur rétrocession. Dans une correspondance adressée au gouverneur du Kongo Central, ils ont fait état d’un présumé détournement de fonds destinés aux ETD. Selon les informations en leur possession, près de 2,9 milliards de francs congolais auraient été décaissés par le gouvernement central.
Du côté du gouvernorat de province, ces accusations de « détournement » ne passent pas. En interne, ils parlent de « fausses accusations », car depuis le début de l’année en cours, disent-ils, la province n’aurait rien reçu de Kinshasa en termes de rétrocession destinée aux ETD.
Le collectif des bourgmestres demande l’implication de la Cour des comptes et de l’IGF pour assurer la traçabilité des fonds publics et tirer au clair cette affaire. « Attendons avec impatience les résultats de cette enquête qui fera éclater la vérité au mieux des intérêts du peuple et de notre chère province », ont-ils conclu.