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Justice populaire à Matadi, dernier rempart de la population de Nzanza face à l’insécurité

De nombreux quartiers de la commune de Nzanza à Matadi subissent une forte insécurité due au banditisme urbain. La population, excédée par les actes de violence, a recours à la justice populaire, estimant que c'est la seule solution face à une situation qui ne cesse d'empirer. En deux jours, deux présumés criminels ont payé le prix de cette colère.

Dans la nuit du 12 au 13 août, un homme a été lynché et brûlé vif près de l’école conventionnée salutiste dans le quartier Nsakala Nsimba. Selon les habitants, la victime était un membre d’un groupe de quatre bandits réputés. Ces derniers ont d’abord opéré dans le quartier Goria (commune de Mvuzi) avant d’être pourchassés. Au cours de leur fuite, ils ont blessé des innocents avec des machettes et d’autres armes blanches.

Sous la pression populaire, le groupe s’est dispersé. L’un des fuyards s’est retrouvé seul et a été traqué et capturé par les habitants de l’avenue Pambu. Avant d’être brûlé, l’homme a été neutralisé par les coups violents de la foule.

« Nous avons entendu du bruit vers 6 heures du matin. En sortant de nos maisons, nous avons vu ce criminel qui tentait de nous menacer avec sa machette. Il a trouvé son sort peu avant l’arrivée des personnes qu’il avait dépouillées vers Nsele et Goria », témoigne un habitant joint par Kongo Média.

Alertée par la population, la police est arrivée sur les lieux, mais l’acte était déjà accompli. Les autres criminels en fuite ont été pourchassés avec l’aide des forces de l’ordre, et certains ont été arrêtés. Le corps de la victime a été laissé sur place, filmé par des habitants qui voulaient ainsi adresser un message d’avertissement aux autres malfaiteurs.

Signalons que ce cas de justice populaire, le deuxième en l’espace de deux jours dans la commune de Nzanza (un autre ayant eu lieu récemment dans le quartier de Trabeka), survient alors que le maire de la ville a formellement interdit cette pratique il y a un mois et demi. Cependant, confrontée à la terreur imposée par les bandits, la population éprouve des difficultés à respecter cette interdiction.

Fabrice Manzambi

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