Maurice Pholo, entouré de nombreux enseignants syndicalistes, a expliqué que sa suspension était liée à son « attachement à la base ».
« Pour moi, seule la décision des enseignants prime et cela n’est pas négociable. Je reste leur serviteur et leur envoyé. J’ai appris avec indignation ma suspension, j’annonce donc ma démission définitive du SYECO et je poursuivrai désormais le combat sous le Parlement des Jeunes Patriotes, en attendant la décision de la base sur un choix syndical », a-t-il déclaré avec fermeté, sous les applaudissements des personnes présentes.
Avant cette annonce, Maurice Pholo a dressé un bilan qu’il estime positif de son passage à la tête du secrétariat urbain du SYECO/Boma. Il a rappelé avoir porté la voix des enseignants sur des questions sensibles comme les zones salariales et la mécanisation des nouvelles unités.
« Grâce à notre lutte, 138 enseignants de Boma étaient bénéficiaires d’un ajout de 80 000 FC, la différence réclamée avec nos collègues de Matadi, avant que cela ne soit retiré après 3 mois. Plus de 300 enseignants NU et NP ont été mécanisés. Au début de notre lutte syndicale, le salaire était de 240 000 FC, il est aujourd’hui à 340 000 FC. Sans compter nos multiples interventions au profit des écoles et des individus, par exemple l’école primaire Handicapés Luzolo qui était privée de la prime de la gratuité et a été rétablie dans ses droits. À ce jour, des partenaires s’investissent même pour la réhabilitation des écoles, comme c’est le cas de l’Institut Kiveve 2. Nos revendications sont légitimes, même si elles paraissent insignifiantes aux yeux de certains syndicalistes de Matadi qui, eux, ne connaissent pas la réalité des zones salariales », a-t-il martelé.
À l’issue de son intervention, les syndicalistes ont exprimé leur soutien indéfectible à Maurice Pholo.
« Nous ne sommes pas des moutons de Panurge. Maurice Pholo est notre choix. Le SYECO n’a rien à nous imposer. À partir de ce jour, nous n’en faisons plus partie », a déclaré l’un d’entre eux.
Il est à noter que l’année dernière, les enseignants de Boma avaient déjà mené une grève radicale à la rentrée scolaire. Après des négociations avec le gouvernement, une trêve avait été décidée, mais les promesses n’ont pas été respectées jusqu’à la fin de l’année scolaire. Reste à voir quelle sera leur attitude à l’approche de la rentrée 2025-2026, annoncée pour début septembre.