Présent à Boma pour mener des enquêtes administratives sur les causes de l’insécurité et sur les affrontements meurtriers survenus entre les policiers et des habitants lors de cette journée, le général Benjamin Alongabony a souligné dans une interview accordée à Radio Okapi l’importance du respect des biens publics.
« Vous avez des bureaux de police qui ont été saccagés à travers la ville de Boma. Ces bureaux, aujourd’hui, vous demandez qu’on vous augmente les effectifs pour votre travail. Vous avez complètement détruit les bureaux », a-t-il dénoncé avec vigueur. Il a rappelé que la sécurité des Congolais sera toujours assurée par les policiers congolais, malgré les difficultés rencontrées dans la profession encore jeune et en quête de légitimité au sein de la population.
Le commissaire général a mis en garde contre le non-respect des infrastructures policières. « Si nous ne respectons pas les bureaux de police, les matériels, les véhicules… ce sont des pertes que l’État subit. J’en appelle à la conscience de tous les Congolais, dans toutes les provinces, de respecter les biens publics. »
Il a aussi pointé du doigt l’attitude de certains acteurs politiques. « Les élus du peuple, tant nationaux que provinciaux, ont le devoir d’éduquer leurs bases au bon sens. Quand on est parti politique, on ne doit pas se permettre tout, à détruire et à insulter. C’est ça, l’incivisme, et un pays ne peut évoluer ainsi. »
Le commissaire Benjamin Alongabony a exhorté la population à cultiver le patriotisme et le civisme tandis que les leaders d’opinion et élus locaux sont appelés à accompagner l’État dans l’éducation civique de la masse.
Les incidents du 28 août à Boma avaient causé plusieurs morts et blessés lors de violents affrontements entre la police et des jeunes habitants du quartier Kilomètre 8, qui dénonçaient l’implication supposée de certains policiers dans des actes criminels aggravant l’insécurité locale.