Un atelier d’évaluation a permis à la délégation de mieux comprendre les causes profondes de la crise après avoir échangé avec les habitants. Ces derniers ont exposé leurs revendications, notamment le souhait que leur secteur soit rattaché administrativement à la ville de Boma pour une meilleure gestion.
La députée Marie-Josée Niongo Nsuami, élue de Boma et ancienne maire, a précisé les démarches sont en cours concernant la demande de rattachement. Elle a expliqué avoir échangé (ensemble avec ses collègues députés) sur ce point avec le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières. « Nous avons déjà entamé les démarches administratives, mais qui ne tiennent pas », a-t-elle déclaré.
Le processus, a-t-elle expliqué, doit commencer à la base. « La population doit exprimer son besoin sous la forme d’une pétition. Cette démarche populaire, une fois soutenue par les autorités locales, sera transmise à Matadi. L’Assemblée provinciale la présentera sous la forme d’un édit, lequel sera ensuite soumis au Vice-Premier ministre de l’Intérieur. Ce dernier le transmettra au Conseil des ministres pour débat, avant sa promulgation par le Chef de l’État. »
Une prise en charge des victimes
Cette mission a également coïncidé avec la présence du ministre national des Droits Humains, Samuel Mbemba Kabuya, qui a animé un atelier de renforcement des capacités sur les droits de l’homme pour les cadres publics, avec la participation des forces de l’ordre et des services de renseignement.
« Le gouvernement va prendre en charge les victimes pour enterrer les morts et supporter les soins de santé des blessés. Mais, nous voulons qu’à travers le renforcement des capacités en droits humains, pareils événements ne se répètent plus », a déclaré le ministre Samuel Mbemba, qui a également visité les blessés internés à l’hôpital général de Boma.
La mission des députés, qui s’étendra sur cinq jours, a pour objectif de définir des stratégies durables pour pacifier la ville et rétablir la confiance entre les habitants et les forces de l’ordre. Ils prévoient également de rencontrer d’autres autorités provinciales.
Il est à signaler qu’avant la venue de la délégation parlementaire, le commissaire divisionnaire principal Benjamin Alongabony, commissaire général de la Police nationale congolaise, s’est également rendu à Boma pour mener des enquêtes administratives sur l’insécurité et les affrontements de fin août, qui ont fait cinq morts, dont trois civils et deux éléments des forces de l’ordre.