Le ministre de la Santé publique, Dr Samuel Roger Kamba, a exposé la gravité de la situation en conférence de presse. Il a précisé que la déclaration officielle se base sur une rigueur scientifique et une chaîne complète d’investigation.
« C’est pourquoi j’annonce officiellement, au nom du Ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, la résurgence de la maladie à virus Ebola, de la souche Zaïre, dans la zone de santé de Bulape, dans la province du Kasaï. Il s’agit de la 16ᵉ épidémie d’Ebola enregistrée dans notre pays », a déclaré le Dr Roger Samuel Kamba.
À ce jour, le bilan provisoire fait état de 28 cas suspects et de 16 décès, dont 4 agents de santé, avec un taux de létalité estimé à 53,6%, ce qui illustre la gravité de la situation.
« Je précise toutefois que ces chiffres sont provisoires, car les investigations se poursuivent et d’autres confirmations biologiques viendront affiner le tableau. Le danger que nous avons avec cette maladie, c’est le taux très élevé de mortalité et la contamination directe », a-t-il ajouté.
Selon le ministre, une riposte d’urgence a été immédiatement déclenchée par les autorités provinciales, avec l’appui de partenaires. Les mesures déployées incluent la recherche active des cas, l’identification et le suivi des contacts, la mise en place de centres de traitement et une vaste campagne de sensibilisation communautaire.
« L’avantage avec Ebola Zaïre, c’est que nous disposons d’un traitement spécifique nommé +Ebanga+. Le professeur Muyembe a travaillé sur ce médicament que nous allons administrer aux malades, dans l’espoir de contenir l’épidémie. Nous devons également séquencer le virus pour déterminer son type précis. Je peux vous dire que le virus actuel est différent de ceux des années 2007 et 2009. C’est une résurgence de la contamination d’homme à homme d’un virus », a expliqué le Dr Roger Samuel Kamba.
Un appel solennel est lancé à la population pour respecter les mesures de prévention, notamment en évitant tout contact avec les malades ou défunts suspectés d’Ebola.
Cette résurgence rappelle les épisodes passés, notamment dans le territoire de Mweka, qui a déjà connu des épidémies en 2007, 2008 et 2011. La plus meurtrière reste celle de 2007, avec plus de 260 cas et 187 décès, selon les sources sanitaires.