La ministre a souligné que la Constitution garantit l’éducation pour tous, et qu’il n’était pas question d’exclure les filles enceintes de l’école. Pour accompagner cette mesure, une commission interministérielle a été mise en place afin de promouvoir l’éducation sexuelle, de lutter contre les violences basées sur le genre et d’assurer un meilleur suivi des élèves.
La ministre a justifié cette décision avec des données statistiques alarmantes. Selon l’Enquête démographique et de santé 2023-2024, 30 à 40 % des filles abandonnent l’école après le cycle primaire, la grossesse étant l’une des principales causes. L’étude révèle également que 20 % des jeunes filles de 15 à 19 ans ont déjà été enceintes (25 % en milieu rural contre 13 % en milieu urbain). Plus grave encore, 29 % des décès maternels concernent des adolescentes.
« Si je vous partage ces statistiques, c’est parce que nous ne voulons précisément pas que nos adolescentes tombent enceintes », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que de nombreuses grossesses précoces sont liées à des violences, parfois commises par des enseignants ou d’autres adultes.
Bien que la circulaire ait pu susciter des réserves, la ministre a précisé que les écoles avaient été consultées avant sa publication. Des mesures d’accompagnement sont prévues, notamment une réforme des programmes d’éducation à la vie courante. Ce nouveau programme, qui mettra l’accent sur l’éducation sexuelle et la santé reproductive, sera testé dès cette année dans 10 provinces en partenariat avec le ministère de la Santé.