Au cours d’une émission dans un média local à Muanda, Jean Kimboko a reproché à Marie-Josée Niongo d’aborder ce dossier de manière précipitée et émotionnelle, estimant qu’elle cherche à exploiter l’insécurité qui règne à KM 8 pour justifier sa démarche. Selon lui, l’objectif réel serait d’augmenter le nombre de sièges électoraux de la ville de Boma, aujourd’hui en déficit. Il a également souligné une incohérence dans son action et s’interroge pourquoi elle ne s’est pas préoccupée de la cité Nsele, située dans la ville d’Inkisi, laquelle a choisi de rester sous la juridiction du territoire de Mbanza-Ngungu.
« Cette question nécessite un débat en profondeur. Les politiciens de Boma veulent que Kilomètres 8 et ses environs soient rattachés à cette ville pour augmenter les sièges électoraux, puisque c’est dans la ville de Boma. Cette dame demande que les notables, la société civile et la population initient une pétition. Pourquoi n’a-t-elle pas commencé par la cité Nsele, qui se trouve dans la ville d’Inkisi et compte cinq quartiers ? Pourquoi notre députée nationale ne peut-elle pas d’abord résoudre ce problème qui existe depuis longtemps ? Elle profite du problème d’insécurité pour aborder cette question », dit-il.
Le député de Muanda a invité sa collègue, députée nationale, à retirer ses propos et à présenter des excuses à la population de Muanda, déjà fragilisée par de sérieux problèmes sécuritaires. Il a insisté sur la nécessité d’un débat approfondi pour une meilleure gouvernance des entités. « Elle doit retirer ses propos et s’excuser auprès des Muandais. »
Saisissant l’occasion, Jean Kimboko a dénoncé la mauvaise gestion de certains administrateurs des territoires et relevé l’absence de réponses du Vice-premier ministre de l’Intérieur malgré les nombreux rapports du gouverneur du Kongo Central.
« Le problème de Muanda et d’autres territoires est un problème de gouvernance des animateurs des entités. Certains travaillent bien, d’autres moins bien. Le gouverneur de province a adressé plusieurs rapports au Vice-premier ministre de l’Intérieur concernant la gestion de certains territoires. Ces rapports sont envoyés, mais sans feedback. Pour qu’un gouverneur de province suspende un administrateur du territoire (AT), il faut qu’un incident majeur survienne », poursuit-il.
Il a réclamé des réformes qui permettront aux gouverneurs de province de nommer, suspendre et relever les administrateurs des territoires, compétence actuellement réservée au pouvoir central. Ainsi, il estime que cela renforcerait la gouvernance locale des entités décentralisées.
Sur l’absence de sécurité à Boma Bungu, qui est le nœud du problème, le député de Muanda reconnaît l’absence de l’autorité de l’État dans cette partie de Muanda, ce qui ouvre une brèche à ceux de la ville de Boma pour profiter de cette défaillance. « Ça ne passera pas, nous allons nous y opposer. Que le Vice-premier ministre de l’Intérieur prenne en compte les rapports sur sa table et s’imprègne des problèmes de tous les territoires du Kongo Central. S’il faut permuter, suspendre ou révoquer, qu’il le fasse. »
À titre de rappel, tout est parti d’une mission parlementaire des députés nationaux du Kongo Central dans la ville de Boma, après les affrontements entre policiers et population à la fin du mois d’août qui ont fait cinq morts dont deux policiers. Faisant partie de la délégation, la députée Marie-Josée Niongo Nsuami avait expliqué à la population de KM8 qui souhaitait qu’une partie du secteur de Boma Bungu soit annexée à la ville de Boma pour une meilleure gestion administrative. Ses propos sont devenus la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.