Le jardin botanique de Kisantu situé dans le territoire de Mbanza-Ngungu, l’un des plus importants de la République Démocratique du Congo et d’Afrique centrale, a été créé entre 1900 et 1901 par un visionnaire catholique de la congrégation des Jésuites, frère Justin Gillet. Ce site, au-delà de sa mission principale de conservation de la nature, sert depuis plusieurs années, et continue encore, aux activités de recherche scientifique et touristique.
Aujourd’hui, ce trésor naturel, qui compte environ 3 500 espèces réparties sur une superficie de 225 hectares, fait face à des menaces tant internes qu’externes. Parmi les problèmes internes, l’entretien déficient du site, principalement dû au manque de frais de fonctionnement, se pose comme un défi. Ce manque de moyens financiers est une lacune que le gouvernement devrait combler, compte tenu des enjeux environnementaux mondiaux actuels.
Par le passé, certains membres du personnel du jardin ont été accusés de contribuer à la dévastation du site, notamment par des coupes d’arbres illégales. Cette situation laisse entendre que les protections internes sont fragiles.
Mais la menace la plus alarmante vient de l’extérieur : un groupe organisé, armé de différentes armes blanches, s’attaque régulièrement aux agents du jardin. Ces intrus traversent la rivière Inkisi, s’infiltrent dans le site et procèdent à des coupes d’arbres désordonnées, ce qui met en danger la pérennité du jardin botanique.
Jusqu’à présent, ces incidents n’ont pas été rapportés officiellement aux autorités du territoire, ce qui pourrait laisser suspecter une complicité tacite des responsables du jardin. L’administrateur du territoire de Madimba, où se situe le jardin, n’en a été informé que verbalement par un membre du personnel lors de l’intervention du ministre provincial de l’Intérieur à Inkisi pour une réunion de sécurité.
Au vu de l’importance capitale de ce jardin pour la biodiversité, la recherche et le tourisme, il est grand temps que les autorités nationales, provinciales et locales s’y investissent sérieusement pour protéger et sauver ce patrimoine avant qu’il ne soit trop tard.