Au rond-point Mvuadu, à l’entrée de la ville en provenance de Kinshasa, les piétons vivent un véritable calvaire. Souvent, il devient difficile de poser le pied à terre, non seulement à cause des embouteillages causés par les camions lourds, mais aussi à cause du stationnement anarchique des motos, qui prend des proportions inquiétantes. Cette situation persiste malgré la présence de quelques panneaux de signalisation et d’agents de la Police de circulation routière (PCR) chargés de réguler la circulation. Entre confusion et absence de parkings aménagés, les habitants s’interrogent sur la persistance de ce désordre.
Privés d’espaces réservés, les piétons voient les voies publiques saturées. Marcher le long des artères devient un véritable risque. Beaucoup se demandent. « Un motard a-t-il réellement le droit de stationner partout pour chercher des clients ? » Du côté des motards, le manque de parkings adaptés est vivement déploré. Un conducteur rencontré à Mvuadu explique que cette problématique concerne autant les véhicules que les deux-roues, ce qui justifie en partie le stationnement anarchique. « Cela est même officialisé par la taxe de stationnement fixée à 1 000 FC par jour », précise-t-il.
« Personne n’ignore que la ville de Matadi ne dispose pas de parkings officiels, comme c’est le cas dans plusieurs autres régions du pays. C’est pour cela que nous stationnons partout. De plus, nous payons notre taxe de stationnement, qui constitue une forme d’assurance pour nous, motocyclistes », a déclaré Erick Nguala, alias Double Champion, au rond-point où ce problème s’accentue de jour en jour.
Pour sa part, Gradi Kibazola, habitant de la ville portuaire, déplore les conséquences de ce comportement : une recrudescence des accidents de la circulation. « Ces motocyclistes stationnent n’importe où, envahissant même les espaces réservés aux piétons. Le plus grave est que, lorsqu’ils causent des victimes, celles-ci ne bénéficient d’aucune prise en charge médicale, et certaines en meurent », dénonce-t-il.
Il appelle à un recensement rigoureux des motos. « En l’absence de parkings, cette mesure permettrait d’identifier les engins sans documents en règle et de réduire leur prolifération. Cela contribuerait aussi à diminuer les risques d’accidents », ajoute-t-il.
Un simple tour dans plusieurs carrefours tels que Morgue, rond-point RTNC et Kinkanda, rond-point Nzanza, Belvédère, Kiamvu, Stade, sans oublier Mikondo vers le centre des jeunes, suffit pour constater l’ampleur du phénomène. Pourtant, le Code de la route congolais est clair : le trottoir ne doit pas servir de parking de substitution. Il interdit également de laisser un véhicule en stationnement lorsqu’il constitue un danger, notamment à proximité des intersections, des virages ou des passages à niveau.