Au lendemain de la rentrée parlementaire où des pétitions ont été déposées pour destituer les trois membres du bureau, le président de l’Assemblée provinciale du Kongo Central a convoqué une réunion ce mercredi 1er octobre. Sur les trois membres qui restent encore, seuls les Président et le Vice-président ont pris part, aux côtés du Directeur de cabinet du président et du Directeur de l’administration du parlement provincial. À cette réunion, il a été décidé d’interdire tout accès à la salle de plénière sans autorisation préalable du président, ainsi que l’interdiction d’attroupement, de trouble et de dérapage dans l’enceinte de l’Assemblée provinciale.
La tension reste vive au sein de l’organe délibérant. À l’issue de cette réunion, qui n’a pas connu la présence du rapporteur, le président Papy Mantezolo a dénoncé ce qu’il qualifie de manœuvre politique et a confirmé son maintien à la tête de l’institution jusqu’au vote final. Le Président a révélé que la réunion urgente du Bureau, convoquée suite à la réception des pétitions, avait échoué.
« Nous avons été saisis par des pétitions, évidemment. Dès que nous avons reçu les pétitions, j’ai demandé la convocation d’une réunion urgente. La réunion a été convoquée, et malheureusement, notre collègue Rapporteur ne s’est pas présenté. N’étant pas présent, nous avons été en difficulté de poursuivre notre réunion », a-t-il dit.
Toutefois, Papy Mantezolo a minimisé l’impact de cette crise et a insisté sur le respect des procédures institutionnelles.
« Il est stipulé que seul le dépouillement des bulletins de vote, ayant constaté la majorité absolue des voix de déchéance, ferait de moi un ex-président. Et à ce moment-là, je vais préparer la remise et reprise du nouveau président. Et toutes sortes d’allégations ne sont que spéculations. Tant qu’aucun bulletin n’a été glissé dans les urnes pour consacrer ma déchéance, je jouirai pleinement de mon pouvoir de président jusqu’à la dernière seconde. […] Si jamais les collègues estiment que je dois partir, je vous dirai que j’ai été élu pour être député et que je resterai député pour le bien de la population. »
Pour lui, les pétitionnaires sont motivés par l’appât du gain et l’accès aux ressources du Kongo Central, et non par ses prétendus manquements.
« Ce n’est pas Mantezolo qu’on cherche ; ce sont leurs intérêts, ce sont les richesses de la province qui les intéressent. La province du Kongo Central possède désormais des minéraux stratégiques. Plusieurs délégations ont effectué des voyages à l’étranger, mais ni les gouverneurs, ni moi, le président, n’avons été invités à ces déplacements. Pourtant, on parle des minéraux du Kongo Central. Dès lors, notre présence dérange. Pour ceux qui croient que c’est le président Mantezolo qu’on va prendre, je vous le dis officiellement, c’est la tête du gouverneur qui est en train d’être cherchée. »
Il a par ailleurs profité de l’occasion pour réfuter les accusations de détournement dans l’acquisition du terrain de la nouvelle assemblée qui est en pleine construction et de mauvaise gestion. Concernant ce litige foncier, il a relaté les faits et lancé un défi.
« Le terrain dont on fait allusion a été acquis en 2004. À ce moment-là, j’étais étudiant. […] Si je pouvais vendre ce terrain, l’acheteur serait le gouverneur Jacques Mbadou. Si seulement ce que vous évoquez, même pas un million, même s’il s’agit de dix mille dollars, et que ce terrain a été vendu par ma personne, je vais me pendre devant l’Assemblée provinciale parce que vivre dans cette honte serait difficile. »
De l’autre côté, le Rapporteur a pris acte de la pétition qui est portée à sa charge et demande à ses collègues du bureau de se conformer aux prescrits du règlement intérieur. Il rappelle qu’il revient au Directeur de l’administration de l’Assemblée provinciale du Kongo Central d’organiser l’installation du bureau d’âge ayant pour mission de statuer sur les matières en urgence.