Malgré de multiples relances administratives, ces ex-employés dénoncent l’inaction des autorités provinciales face à leur situation. La manifestation de ce jour est une nouvelle étape dans un long feuilleton de revendications salariales. Ils expriment la frustration et le sentiment d’injustice dont ils sont victimes malgré leur dévouement passé au service de la province.
« Nous ne venons pas ici pour troubler l’ordre public, mais nous réclamons notre salaire. Une province que nous avons servie avec amour et dignité, voilà comment les autorités provinciales nous déshonorent. Nous qui avons travaillé nuit et jour pour faire un exploit jamais réalisé avant elles… augmenter les recettes des péages à 100 000 $ le jour. C’est triste… La vraie stabilité des institutions, c’est aussi payer ceux-là qui ont travaillé comme vous, vous étiez payés », a dit un manifestant.
Six mois d’arriérés non reconnus
Le conflit porte sur une somme importante et sur le désaccord quant au nombre de mois dus. Sur les dix mois de salaires qu’ils estiment leur être dus, les anciens agents n’en ont reçu que quatre. Le cœur du problème réside dans les six mois d’arriérés restants, que la province aurait, selon les manifestants, refusé de reconnaître.
Face à cette situation de blocage, les anciens agents avaient déjà agi à la mi-octobre. Ils avaient saisi plusieurs autorités et instances nationales à travers une correspondance pour officialiser leur réclamation et dénoncer le prolongement de ce litige qui affecte leur quotidien.
« Les 89 agents de l’ancienne commission de suivi et contrôle des recettes des péages et pesages Kinshasa-Matadi que nous sommes, tenons à démontrer que la rétrocession de 5% des recettes de cette route, soit plus de 300 000 dollars que vous recevez chaque mois, sont les fruits de notre dur labeur. En effet, nous avions travaillé dans des conditions difficiles, ramenant les recettes de 3 700 000 dollars le mois à 6 700 000 dollars, sans la moindre considération », avaient écrit au ministre des Finances.
Le collectif avait même rappelé, dans cette correspondance, qu’avec amertume que sur les dix mois d’arriérés dus, seulement quatre mois ont été réglés par la province tandis que les six autres restent dans les oubliettes, ce qui affecte sévèrement leur qualité de vie.
« Point n’est besoin de vous rappeler que notre dernière paie remonte au mois d’août 2025 dernier, pendant que vous aviez la possibilité de solder en deux mois tous nos arriérés restants de six mois. Vu ce qui précède, et maintenant que plusieurs Instances sont informées qu’en lieu et place de dix mois, vous ne voulez pas nous payer nos six mois restants comme convenu ; nous, anciens agents de suivi et contrôle desdites recettes, prévenons les autorités tant nationales que provinciales que nous sommes prêts à aller en justice contre la province pour que nos droits soient rétablis, et que les auteurs de ce comportement mafieux répondent de leurs actes. »
La manifestation vient renforcer la pression au ministre ayant les Finances dans ses attributions pour qu’il trouve une solution définitive à ce différend salarial. Pour les manifestants, seul l’arbitrage du gouverneur de province va décanter cette situation.





