Le procès, qui s’est déroulé à l’esplanade de la mairie de Matadi depuis le mercredi 29 octobre, a abouti à la condamnation de vingt-cinq personnes. Celles-ci, reconnues coupables, ont été condamnées à des peines de servitude pénale allant de six mois à un an. Ces peines sont assorties d’une amende dont le montant n’a pas été communiqué. Vingt-deux d’entre eux ont bénéficié d’un acquittement pur et simple, sans conditions ni obligation de paiement d’amende. Les quatre mineurs identifiés lors des arrestations ont été transférés à leur juge naturel au tribunal pour enfants.
Les griefs retenus contre les prévenus étaient lourds : association de malfaiteurs, troubles publics, rébellion, coups et blessures simples et volontaires, et destruction méchante. La séance consacrée à la plaidoirie s’est tenue en présence du Ministre provincial en charge de l’Intérieur, Jacques Kiazola Vanakiaku, et du maire de Matadi, Dominique Nkodia Mbete.
Le Ministère Public avait initialement requis des peines très sévères, proposant la peine de mort pour le chef d’association de malfaiteurs. D’autres réquisitions incluaient 5 ans de servitude pénale pour la destruction méchante, 2 ans pour la rébellion et 9 mois pour les coups et blessures. Le Tribunal de Grande Instance a finalement prononcé des peines d’emprisonnement significativement plus clémentes que celles requises par le Ministère Public.
Cependant, le tribunal a confirmé que six prévenus se sont évadés de leur lieu de détention vers 3 heures du matin la veille du verdict. L’instance judiciaire a clairement indiqué que ces individus seront activement recherchés et poursuivis pour leurs actes.
Signalons que malgré le déroulement du procès à l’esplanade de la mairie, le verdict n’a pas été rendu sur place par manque de sécurité, vu la tension qui régnait. Le tribunal était dans l’obligation de prononcer son verdict à son siège habituel alors que tous les prévenus avaient déjà été renvoyés à la prison centrale de Camp Molayi pour des raisons de sécurité, afin d’éviter toute autre tentative d’évasion.
Le jugement dans cette affaire vise à rétablir l’ordre public à Matadi suite aux violences liées à la grève des motocyclistes du 27 octobre dernier. Les motocyclistes avaient exprimé leur ras-le-bol pour contester la décision de la mairie de baisser le prix du transport suite à l’appréciation du franc congolais et à la baisse du prix du carburant à la pompe.





