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Félix Tshisekedi hausse le ton contre l’ingérence et la manipulation des institutions provinciales

En Conseil des ministres ce vendredi 14 novembre, le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, a enjoint le ministère de l’Intérieur et les services de renseignement de durcir le dispositif de surveillance et de prévention, afin de couper court à toute tentative d’ingérence ou de manipulation au sein des institutions provinciales. Ces dernières, prévient-il, ne doivent plus servir de terrain de marchandage politique.

Le Président s’est félicité du moratoire acté par les autorités provinciales sur les motions de défiance, mais a pointé du doigt des manœuvres de déstabilisation qui seraient orchestrées depuis la capitale Kinshasa. Le compte-rendu du 67e Conseil des ministres, lu par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a insisté sur la gravité de la situation.

« Le dernier point de la communication du Président de la République a porté sur la persistance de la déstabilisation des institutions provinciales. Le Président de la République a exprimé avec la plus grande fermeté sa profonde préoccupation face à la recrudescence d’actes de déstabilisation observés au sein de plusieurs institutions provinciales de notre pays. Ces tensions, matérialisées par des motions souvent intempestives et infondées contre les gouvernements ou les assemblées provinciales, compromettent gravement la stabilité de nos entités territoriales. »

Le Chef de l’État a rappelé les efforts menés pour apaiser ces tensions.

« Au cours de sa communication à la 44e Réunion du Conseil des ministres, le Président de la République avait appelé à l’adoption de mesures concrètes pour contenir ces crises récurrentes. Il a salué à cet égard les efforts du Gouvernement, à travers le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, dont l’action a notamment permis la signature d’un acte d’engagement par les présidents des assemblées provinciales, les membres de leurs bureaux respectifs ainsi que les gouverneurs de provinces, instituant un moratoire sur les motions de défiance visant les exécutifs provinciaux. Cependant, malgré ces avancées, la situation continue de se détériorer dans plusieurs provinces. »

Pour le Président, cette dérive est inacceptable car elle sape le fonctionnement régulier de l’État et menace les aspirations légitimes de nos populations à la paix et au développement. Des informations concordantes lui sont parvenues et font état des manœuvres de déstabilisation orchestrées depuis Kinshasa par certains leaders ou autorités morales, qui manipulent les élus provinciaux pour satisfaire des intérêts partisans, au détriment du développement de la République Démocratique du Congo. Le Président de la République a affirmé avec gravité que cela doit cesser immédiatement.

« La République ne peut tolérer que des ambitions personnelles ou des calculs politiciens prennent en otage la gouvernance provinciale et, au-delà, le pays. Les institutions provinciales ne doivent plus être instrumentalisées comme espaces de marchandage ou de pression pour les tractations politiques. En conséquence, il a chargé le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, ainsi que les services d’intelligence habilités, de renforcer les mécanismes de suivi, d’alerte et de prévention afin de détecter et de neutraliser toute tentative d’ingérence ou de manipulation, et ceci sans museler le droit ou l’expression démocratique. »

Les présidents de partis politiques et de regroupements politiques ont été chargés de rappeler à l’ordre leurs membres impliqués dans ces pratiques et de veiller à une stricte discipline interne. Le Président de la République a demandé aux élus provinciaux de se conformer rigoureusement à la Constitution, aux lois de la République et à l’acte d’engagement qu’ils ont librement signé. Enfin, il a mis en garde tous ceux qui s’adonneraient à l’organisation, au financement ou à l’incitation à la déstabilisation des institutions.

Reagan Nsiese

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