Patrick Bessembe, responsable de la commission durant cette période, dénonce le non-paiement de six mois de rémunération, et ce, malgré l’impact positif de leur travail sur les finances de la province. « Nous avons manifesté parce que nous estimons, au regard des recettes que nous avons fait croître en province, qui ont eu une incidence sur la rétrocession de 5%, chiffrée en termes de plus de 300 000 dollars par mois, que nos six mois d’arriérés n’ont pas été payés », explique-t-il.
Cette situation a motivé le sit-in du lundi 3 novembre dernier, après avoir saisi plusieurs instances pour que le ministre provincial de tutelle, en l’occurrence celui des Finances, initie le paiement. Toutefois, concernant l’issue des discussions avec les représentants du ministère des Finances, Patrick Bessembe a précisé que l’organe technique est lié par l’Exécutif provincial. « Les représentants du ministère des Finances, avec qui nous avons eu un échange, nous ont clairement indiqué qu’étant un organe technique du gouvernement provincial, ils ne peuvent que se référer au Gouverneur pour agir. Ce sont eux qui décaissent, mais pour décaisser, il faut qu’il y ait des soubassements venant du Gouverneur », a-t-il ajouté.
Le responsable en appelle désormais à l’autorité suprême de la province. « Nous en appelons à l’humanisme du Gouverneur, en tant que représentant du Chef de l’État en province et ancien président du comité de supervision du péage, pour qu’il puisse trouver une solution à nos revendications. Nous savons que le dossier lui a été transmis et qu’il y donnera une suite favorable. »
Vers une saisine de la justice ?
Interrogé sur les mesures à prendre si cette démarche n’aboutissait pas, d’autant que la province ne reconnaîtrait pas l’intégralité des six mois réclamés, l’ancien responsable a été ferme. « Au cas où la démarche n’aboutissait pas, nous serons obligés de saisir la justice pour qu’elle nous départage avec la province. Étant donné que nous avons été informés de la cessation du travail quatre mois après la mise en place du gouvernement provincial, soit le 14 octobre 2024. » Il a toutefois précisé : « Notre souhait est que cela soit traité à l’amiable. »
Cela dit, Patrick Bessembe a tenu à rappeler la portée de la contribution des 89 anciens agents et les sacrifices consentis. « S’il y a un dernier mot à dire, nous dirons seulement au Gouverneur de province que nous avons abattu un travail considérable. Ce travail fait aujourd’hui la fierté de la province. C’est grâce à cette commission que nous avons réussi à abandonner le régime des forfaits en termes de rétrocession pour obtenir un pourcentage. Si demain la province peut mener davantage un lobbying, ce pourcentage pourrait encore croître. »
Il a insisté sur le fait qu’ils méritent une juste reconnaissance, ayant travaillé dans des conditions extrêmement difficiles : sans soins de santé, avec des problèmes de transport pour les déplacements entre Matadi, Kenge, Kasangulu et Kinshasa. « Nous avons travaillé dans des conditions difficiles, sans soins médicaux, sans primes, sans aucun avantage. En tant que pères de famille, nous appelons le Gouverneur à porter un regard attentif sur notre situation. »
Depuis leur départ en octobre 2024, les 89 anciens agents de péage réclamaient initialement dix mois d’arriérés. Les précédentes manifestations ont conduit la province à n’en payer que quatre, laissant les six mois restants en souffrance.Reagan Nsiese





