Cette délégation, venue de Kinshasa, a partagé cette information ce week-end lors d’un point de presse, expliquant les raisons de leur présence à Matadi. L’objectif principal de la mission est d’initier des plaidoyers auprès des institutions provinciales pour obtenir un financement destiné à la prise en charge des cas de tuberculose, VIH/SIDA et malaria sur l’ensemble de la province.
La mission, conduite par Étienne Tshimanga Mulumba, directeur technique de la Coordination nationale de renforcement du système communautaire, a lancé un appel aux autorités politico-administratives et aux députés provinciaux pour qu’une ligne budgétaire soit affectée et décaissée pour l’exercice budgétaire 2026, au cours de cette session de septembre.
Pour le chef de la mission, leur présence au Kongo Central intervient dans un contexte marqué par des perturbations du financement au niveau international. Plusieurs partenaires se sont retirés, tandis que ceux qui restent réduisent progressivement leurs financements, une situation qui affecte également la République démocratique du Congo.
« Devant cette situation qui nous donne une projection d’incertitude pour l’avenir du financement de la santé, la société civile, le ministère de la Santé et les partenaires techniques et financiers qui nous accompagnent ici je cite SANRU nous avons pris l’initiative de nous approcher des autorités politico-administratives afin d’alerter sur la menace qui guette la province en matière de financement du secteur de la santé », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter :
« La mobilisation des ressources locales passe par la mise en place d’un fonds local pour le financement de la santé. Il s’agit d’un dispositif de génération de ressources au niveau local, de manière que les financements des partenaires techniques et financiers et ceux du niveau national ne soient que subsidiaires. »
Toutefois, dans le cadre de leur démarche, la délégation avait été reçue par le Vice-président de l’Assemblée provinciale et le Vice-gouverneur de province. Ces rencontres visaient à échanger sur l’importance pour la province d’assumer ses responsabilités en matière de santé, conformément à la loi portant libre administration des provinces, qui leur confère la mission de garantir l’accès aux soins de santé.
Cette démarche intervient alors que la session budgétaire pour l’exercice 2026 est en cours à l’Assemblée provinciale. Étienne Tshimanga Mulumba s’est réjoui de constater qu’une ligne budgétaire est déjà prévue pour la santé en province, mais souhaite son décaissement effectif dès 2026.
La délégation a également attiré l’attention des autorités sur plusieurs défis, notamment les difficultés d’accès aux services de santé dues à l’impraticabilité de certains axes routiers, comme Kimvula–Mangembo, une situation qui complique de plus en plus l’acheminement des intrants et des médicaments.
Rappelons que SANRU œuvre depuis plus de dix ans dans la distribution de près de 27 millions de moustiquaires imprégnées lors des consultations prénatales et préscolaires, dans le fonctionnement de 5 098 sites de soins communautaires pour la prise en charge gratuite du paludisme simple, dans le traitement de 48 millions de cas de paludisme simple, ainsi que dans la protection de 13 millions de femmes enceintes grâce au traitement préventif intermittent.





