Dès la signature de cet accord de paix, des voix se sont élevées pour marquer l’importance et l’impact de cette démarche diplomatique. Eric Lubamba, notable et personnalité du Kongo Central, a réagi à la rédaction de Kongo Média, pour souligner à la fois les attentes immenses et les craintes quant à la mise en œuvre de cet accord.
Il a d’abord salué le leadership du Président congolais pour cette victoire diplomatique. « Nous félicitons déjà le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, de son implication depuis le début. Je crois que nous suivons cette guerre pénible qui nous est imposée. Pour nous, nous trouvons personnellement, en tant que Congolais, que les attentes sont énormes. C’est déjà inouï que nous ayons l’implication de la première puissance mondiale, les États-Unis, et donc nous nous en félicitons et espérons que cette fois les choses vont démarrer », a-t-il dit.
Ce notable a toutefois exprimé de fortes réserves concernant l’étape la plus importante : celle de la mise en œuvre de l’accord. « Effectivement, les craintes persistent. Nous avons des craintes surtout dans la mise en œuvre, parce que vous devez savoir qu’il y a des grands défis liés d’abord à la guerre. Il y a une partie qui est agressée et il y a un agresseur. Je crois que pour la partie congolaise, il faudrait que nous continuions avec la réforme et la modernisation de l’armée. Cela est incontournable. Et du côté des agresseurs, il faut que les États-Unis continuent à jouer leur rôle jusqu’à la fin. Parce que sinon, pour moi, avec le Rwanda, c’est peine perdue. Et il faut qu’ils sentent qu’effectivement, cette fois-ci, ce n’est pas de la blague. »
Enjeux économiques et diplomatie
Pour le notable, au-delà de la guerre, les enjeux économiques exigent une vigilance accrue de la part de Kinshasa. « Parce qu’il faut savoir que cela peut entraîner des redistributions de cartes, et donc nous devons être prudents, c’est-à-dire ne pas vendre nos territoires, mais savoir jouer avec la diplomatie dans le business. C’est très important, parce que de toutes les façons, les Américains viennent pour le business. Et donc voilà, nous pensons que pour aujourd’hui, si les jalons sont jetés, c’est à nous de prendre conscience. Et je crois que, bien que la mise en œuvre sera difficile, mais si on peut avancer pour que, dans les jours à venir, que nos populations de l’Est retrouvent cette paix, cela va être profitable pour tous les pays. »
Il faut dire qu’Eric Lubamba a toujours développé une approche stratégique sur la manière dont la RDC devrait aborder les négociations en cette période difficile, même face aux forces extérieures. Pour lui, la négociation en position de faiblesse n’est pas synonyme de soumission ou de capitulation. Au contraire, elle exige une préparation rigoureuse, une réflexion stratégique… Dans l’entretemps, il encourage de continuer à mettre les bouchées doubles pour arriver à refaire l’armée congolaise.





