La rencontre visait à planifier la mise en œuvre urgente des engagements diplomatiques récents et à répondre aux nouvelles violations rwandaises au Sud-Kivu, dans l’axe Kamanyola–Uvira. Ces attaques sont considérées comme une remise en cause directe de l’autorité du médiateur américain et de la crédibilité du processus de paix.
La Première Ministre a insisté sur la nécessité d’un alignement total de l’action gouvernementale avec la position du Président Félix Tshisekedi, qui avait averti depuis Washington que la RDC appliquerait les accords avec rigueur, mais exigeait du Rwanda le respect de « la lettre et l’esprit » des engagements.
Le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a confirmé l’urgence de la situation sécuritaire. « Vous savez qu’il y a quelques jours, l’armée a communiqué pour dire qu’il y a des bombes qui sont parties de Bugarama au Rwanda et sont tombées sur des cibles, notamment civiles. Et la réunion de ce matin avec la Première Ministre… c’est de regarder, avec les rapports du CICR et des organisations humanitaires, comment répondre efficacement à cette situation. »
L’examen des incidents récents révèle une stratégie rwandaise particulièrement alarmante, selon Kinshasa. Des tirs ont été observés à proximité immédiate de la frontière burundaise, indiquant que Kigali pourrait tenter d’étendre le théâtre des hostilités.
« Comme le Président de la République le disait hier, le Rwanda viole impunément l’accord que nous avons signé à Washington il y a quelques jours. Ce n’est plus simplement violer l’accord, c’est aller vers la régionalisation du conflit parce qu’il est évident que le Rwanda prend le Burundi aussi en cible des actes posés en RDC », a dénoncé Patrick Muyaya.
Il a appelé le médiateur international à « peser de tout son poids pour restaurer la paix », insistant sur le fait que l’attaque des écoles, des centres de santé et des maisons d’habitation démontre une « volonté claire de semer la terreur » et place le médiateur devant ses responsabilités.
Face à l’exploitation de la crise par des réseaux de manipulation, le gouvernement a mis l’accent sur la communication stratégique et la vigilance citoyenne. « Il faut faire très, très attention à tout ce qui circule. Nous rappelons que nos militaires sont sur plusieurs fronts et que la situation peut être mouvante. Il est donc essentiel que nos populations soient vigilantes et se réfèrent aux canaux officiels pour éviter que la manipulation ne crée la panique »
La réunion s’est conclue sur des instructions fermes de la Première Ministre, exigeant une action immédiate orientée vers quatre priorités clés, conformément au programme d’actions du gouvernement avec le renforcement de la coordination sécuritaire, l’application stricte des engagements de Washington, la communication gouvernementale unifiée et la protection urgente des populations civiles dans les zones frappées par les attaques rwandaises.





