Le préambule de cet arrêté justifie cette décision exceptionnelle par l’échec de la procédure législative dans les délais impartis. Le projet d’édit budgétaire avait été déposé le 19 novembre 2025, conformément à l’article 182 de la Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques. Cependant, l’arrêté stipule clairement que le projet « n’a pas été adopté dans le délai prescrit par l’article 188 de la susdite loi. » Cette situation de blocage a contraint le gouverneur, après consultation du Conseil des Ministres, à utiliser l’Arrêté pour garantir la continuité de l’État provincial, considérant qu’il est « impérieux de doter la province du Kongo Central d’un budget pour l’exercice 2026, afin d’éviter de paralyser le fonctionnement de l’ensemble des services publics de la province. »
Le budget provincial 2026 est arrêté en équilibre avec un montant exact de CDF 888 057 731 538,52. Les dépenses se divisent entre les dépenses courantes et les dépenses en capital, avec une répartition orientée vers les fonctions régaliennes et le développement local. Les dépenses de personnel constituent le poste de fonctionnement important, représentant plus de la moitié des dépenses courantes, à CDF 479 662 377 942,19. Les transferts et interventions de la Province s’élèvent à CDF 160 244 204 050,53. Une part significative est consacrée aux dépenses en capital (investissement), notamment pour la construction, réfection, réhabilitation, et acquisition immobilière, chiffrées à CDF 105 810 276 240,80. Le Programme de Développement Local de 145 Territoires bénéficie de CDF 59 856 380 588,00. Les autres postes de dépenses incluent l’équipement (CDF 44 597 688 820,85), les prestations, les biens et matériels, les frais financiers et la dette publique.
Concernant les recettes, la principale source de financement est la part des recettes à caractère national, qui s’élève à CDF 656 402 387 670,23. Les recettes spécifiques provinciales à mobiliser par l’administration fiscale provinciale sont attendues à CDF 83 306 276 396,79, complétées par les recettes d’intérêts communs à CDF 40 716 764 241,11. Les recettes exceptionnelles sont fixées à CDF 37 541 155 588,84. Les ressources de la Caisse Nationale de Péréquation, estimées à CDF 23 134 661 273, sont destinées à l’investissement pour « corriger le déséquilibre de développement entre les Entités Territoriales Décentralisées. »
Pour l’année 2026, le budget prévoit des dispositions claires pour l’exécution et la maximisation des recettes. Une rétrocession de 30% sur les recettes propres réalisées est maintenue. Cette rétrocession est allouée à la DGRKC (25%) et aux Services d’Assiette (5%), afin de garantir une motivation active et d’améliorer la performance de mobilisation.
Il faut dire que cet arrêté, bien que garantissant la viabilité financière de la province pour 2026 selon le gouvernement provincial, est un rappel de l’impasse politique entre les deux institutions. Pour rappel, le projet d’édit budgétaire du Kongo Central, exercice 2026, avait été déclaré non recevable par l’Assemblée provinciale, à l’issue de la plénière tenue samedi 13 décembre 2025. Le vote s’est soldé par 20 voix contre, 10 autres pour et une abstention, sur les 31 députés provinciaux présents. Les députés ont justifié leur position en estimant que leurs préoccupations n’avaient pas été prises en compte de manière satisfaisante par l’Exécutif provincial. Cette non-recevabilité a directement conduit à l’expiration du délai légal et à la promulgation du budget par arrêté du Gouverneur.





