Aujourd’hui, il est vrai que la ville de Matadi, comme l’ensemble des grandes agglomérations du Kongo Central, fait face à une recrudescence de l’insécurité avec un taux élevé du banditisme. Les quartiers périphériques des communes de Nzanza et de Mvuzi sont particulièrement touchés. Cette situation d’insécurité culmine avec des actes de justice populaire, ce qui traduit le désespoir de la population face à l’inaction des forces de l’ordre.
Dans la matinée du mardi 16 décembre 2025, un présumé criminel a été tué par la population au quartier Nsakala Nsimba, dans la commune de Nzanza. L’incident s’est produit près de la rivière Mpozo, le long des rails. Selon des sources locales, l’individu ferait partie d’un groupe d’environ douze (12) bandits qui avaient mené une opération de vol dans la nuit du lundi à mardi. Les malfaiteurs ont ciblé plus de trois habitations, emportant plusieurs biens, dont une somme estimée à 300 000 francs congolais chez un directeur de l’école primaire Kiamvu. Deux personnes ont également été blessées lors de cette opération nocturne. Alertée par les cris, la population s’est rapidement mobilisée pour intercepter l’un des présumés malfaiteurs. Maîtrisé, celui-ci a été lynché.
Plus de 70 bandits dévalisent tout un quartier
Cet acte de justice populaire intervient alors que le quartier Nsakala Nsimba se remet à peine d’une attaque massive. Dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 décembre, aux environs de 2 heures du matin, plus de 70 présumés criminels armés d’armes blanches avaient semé la terreur en envahissant les avenues Nsosani, Mpambu, Nzita et Kingimbi.
Selon les informations recueillies, ces inciviques seraient venus du quartier Lieutenant Mpaka, précisément vers « Kapu », un endroit réputé pour ses actes de banditisme. Plusieurs ménages ont été visités, des biens de valeur emportés et de nombreuses personnes ont été gravement blessées par des coups de machettes et autres armes blanches. Les victimes déclarent que l’attaque s’est déroulée sans aucune intervention de la police, malgré l’ampleur de l’opération.
Les habitants et les responsables locaux expriment leur profonde frustration face à cette vague de criminalité. Un chef de cellule salutiste, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a tiré la sonnette d’alarme. « Nous étions un peu calmes pendant quelques mois. Malheureusement, la nuit dernière, nous n’avons pas bien dormi. Les voyous criminels ont visité près de quatre avenues où ils ont opéré aisément en blessant même la population. Que l’autorité communale intervienne afin de mettre fin à cette montée d’insécurité. »
Gloire Mansiatima, un habitant, met en cause le manque de services publics, reliant l’augmentation de ces attaques à la panne de l’éclairage public. « La lumière publique ne fonctionne plus depuis près de quatre mois. Tout le quartier est dans l’obscurité. On ne sait plus identifier les gens qui passent la nuit, et ces criminels ont profité de ce noir total pour saccager la population. » Il dénonce également la non-intervention des forces de l’ordre. « Nous avons tenté d’appeler la police plusieurs fois, mais aucun agent n’est venu. Nous demandons aux services de sécurité de renforcer les patrouilles pour mettre la main sur ces inciviques. »
Ces incidents rappellent que ce coin de la commune de Nzanza avait déjà été frappé cette année, avec un précédent cas de lynchage et d’incendie volontaire d’un criminel par la population, lassée de l’inaction. Si les quartiers reculés de Nzanza sont marqués par le vol avec effraction et les agressions en armes blanches, la troisième commune de Matadi, Mvuzi, est principalement confrontée au phénomène du braquage à main armée.





