La Représentation des Étudiants du Congo (REC), section Kongo Central, a donné le coup d’envoi de ses activités pour l’année académique en cours. Cette rentrée, marquée par une conférence de haute facture le samedi 20 décembre à Matadi, a réuni experts, autorités académiques et une jeunesse estudiantine en quête de repères sous le thème central : « Entrepreneuriat et destinée : comment aligner sa vie, sa vision et son projet ».
Dans son mot de bienvenue, la présidente de la REC/Kongo Central, Grace Kiku Ruhana, a captivé l’auditoire par un discours teinté de leadership et de pragmatisme. Pour elle, cette rencontre n’était pas une simple formalité protocolaire, mais un catalyseur de changement. « Nous sommes réunis pour provoquer un déclic. La jeunesse congolaise n’est pas condamnée à suivre, elle est appelée à bâtir », a-t-elle lancé avec conviction.
Elle a exhorté ses pairs à cesser d’attendre des solutions providentielles venant de l’extérieur pour puiser dans leur propre potentiel. Selon elle, l’entrepreneuriat est avant tout une question d’identité et de discipline. Elle a ainsi invité chaque étudiant à transformer ses rêves en projets concrets, peu importe la modestie des moyens de départ.
Le Professeur Yvon Ulama, Vice-président de la conférence des chefs d’établissements supérieurs et universitaires, a apporté la caution académique à l’événement. Tout en félicitant le Comité dirigeant de la REC Kongo Central, il a tenu à briser le mythe de l’incompatibilité entre les études et les affaires.
Faisant allusion aux géants mondiaux de la technologie nés dans des dortoirs d’étudiants, il a martelé une phrase qui a marqué l’assistance. « Le salariat, c’est la pauvreté en sursis ». Pour lui, l’étudiant moderne doit être un créateur de richesse dès les bancs de l’université pour éviter le piège de la précarité post-diplôme.
Trois panels pour forger des bâtisseurs
La conférence s’est articulée autour de trois interventions techniques dans le souci de fournir des outils pratiques aux futurs entrepreneurs.
L’art de la visibilité avec le Chef de Travaux Mambiki Gistle, responsable du cabinet Force Divine. Dans son exposé, il a insisté sur la construction d’une identité de marque forte. Partant du constat que le marché est saturé, il a expliqué que la réussite ne dépend pas toujours de la qualité intrinsèque du produit, mais de sa crédibilité et de sa visibilité. « Une marque sans vision demeurera une illusion », a-t-il affirmé. Il a conseillé de privilégier la proximité et l’écoute des consommateurs avant de chercher la popularité, tout en insistant sur la cohérence et le storytelling (raconter son histoire).
Du rêve à la réalité avec l’Ir Junior Clever Kanyinda, CEO de Clever Soft. Ce dernier a partagé sa méthode pour passer du statut de « rêveur » à celui de « bâtisseur ». Son intervention a mis en lumière le cycle vital de tout projet : l’idée, le prototype, l’apprentissage et enfin la croissance. Il a insisté sur trois piliers indispensables : la vision clarifiée (et écrite), la compétence technique et, surtout, le caractère. Pour lui, la discipline personnelle et le choix de l’entourage sont les véritables moteurs de la résilience.
Le refus des excuses avec le Coach Eugène Kandolo pour clôturer la série d’exposés. Ce dernier, qui a quitté nuitamment la ville de Kinshasa pour venir partager son expérience, a traité de l’impact de la jeunesse dans l’entrepreneuriat. Dans un contexte congolais où l’emploi se raréfie, il a présenté l’entrepreneuriat non comme une option, mais comme une nécessité de survie et de développement. Il a appelé les étudiants à devenir des « consommateurs de données utiles » (data, know, news) pour créer la classe moyenne dont la RDC a besoin « Devenez la génération qui crée des solutions, pas des excuses », a-t-il conclu.
Il faut dire que cette conférence de lancement ne s’est pas limitée à des discours théoriques. Elle a posé les jalons d’une année académique que la REC Kongo Central souhaite placer sous le signe de l’action et de l’innovation. En quittant la salle, les étudiants semblaient avoir intégré ce message fort : le diplôme est un outil, mais l’esprit d’entreprise est le véritable moteur de la destinée.




