Si une certaine accalmie a été signalée aux premières heures de la matinée, la situation a rapidement évolué. Vers 10 heures, le rythme habituel de la cité avait repris ses droits. Selon l’autorité territoriale, la morosité observée très tôt au marché central n’était en rien liée au mot d’ordre de la Synergie de la société civile, mais s’expliquait par des habitudes socioculturelles de la population.
« Aujourd’hui c’est lundi et chez nous à Muanda, il est tout à fait normal que les activités soient un peu moroses au niveau du marché dans les premières heures. Les femmes vont aux champs et même les taxateurs ne font pas de grandes recettes le lundi. C’est un constat général dans tous les marchés de Muanda », a précisé Amina Panda.
Accusée de mégestion par la Synergie, l’AT s’est montrée sereine face aux revendications de ses opposants. Elle a rappelé que seule sa hiérarchie est habilitée à juger son action.
« Je n’ai jamais reçu de demande d’explication de la part de ma hiérarchie. Si ces acteurs de la Synergie estiment qu’ils occupent désormais la place du Gouverneur ou du Vice-Premier ministre de l’Intérieur, qu’ils viennent me voir. Nous allons échanger et peut-être que je vais éclairer leur lanterne », a-t-elle martelé avec fermeté.
Malgré les tensions, Amina Panda a tenu à souligner qu’elle ne se trouvait pas en conflit avec les forces vives du territoire dans leur ensemble. Elle a évoqué ses échanges réguliers avec le cadre de concertation de la société civile de Muanda, instance officielle de dialogue.
« Je reste ouverte aux échanges avec toutes les autres couches de la société civile », a-t-elle conclu, avant de réaffirmer sa volonté de poursuivre sa mission à la tête du territoire de Muanda.
Du côté des organisateurs de la journée ville-morte, le son de cloche est différent ; ils estiment que la baisse d’activité matinale était un signal fort envoyé aux autorités provinciales. Le face-à-face entre l’administrateur et cette partie de la société civile semble loin d’être terminé.




