Pour l’élu de Luozi, la démarche de la commission est irrégulière. « Cette manière de faire ne respecte pas les droits de la défense de la personne incriminée. La commission qui a été constituée disposait d’un délai de six jours pour enquêter. Or, elle a été instituée le 13 octobre. Vous comprenez avec moi que ce délai n’a pas été respecté », a-t-il expliqué.
Poursuivant son argumentation, il a soulevé des incohérences temporelles et logistiques. « Il était prévu que la commission enquête sur la gestion du Bureau de mars 2025 à octobre 2025. Pourtant, les allégations retenues contre moi sont antérieures à la mission confiée à cette commission. Par ailleurs, concernant mon audition, comment aurais-je pu être présent ? Le Bureau m’a autorisé à sortir du pays pour des soins médicaux en Inde le 18 novembre 2025, et l’on prétend que j’ai été invité à comparaître le 28 novembre. À qui ont-ils remis cette invitation ? Et comment pouvaient-ils avoir la certitude qu’elle m’était parvenue ? »
Cette sortie médiatique intervient alors que la plénière a adopté, le 23 décembre dernier, le rapport de la commission d’enquête sur l’état des lieux de la situation financière, des ressources humaines et du patrimoine de l’Assemblée provinciale. Instituée le 20 octobre 2025, cette commission a dressé un tableau sombre de la gestion durant la période allant du 1er mars au 31 octobre 2025. Lors de présentaion du rapport, la commission a fait savoir que les enquêtes ont duré 22 jours où des investigations et auditions qui ont mis en évidence de graves irrégularités financières.
Le rapport met directement en cause Papy Mantezolo Diantezua, déjà déchu de ses fonctions de président, pour des détournements présumés et des malversations financières, entraînant sa suspension pour une durée de 12 mois. Son ancien directeur de cabinet, Ronald Bikindu, a écopé de la même sanction. Selon le président de la commission, Gilbert Salabiaku, les deux mis en cause auraient refusé de répondre aux convocations de la commission.
Parmi les anomalies relevées, figurent un écart inexpliqué de 900 000 dollars américains dans le dossier d’acquisition des véhicules des députés, ainsi que la disparition de 200 millions de francs congolais (FC) issus d’un appui budgétaire provincial destiné à la COPAP. Le rapport fait également état de plusieurs cas de surfacturation, notamment une photocopieuse facturée à 6 500 USD, et un déficit de 73 millions de FC dans les dossiers gérés par l’Intendant général.
La commission a également révélé l’existence de prélèvements occultes de l’ancien directeur de cabinet qui percevait 20 millions de FC à chaque paie, sans aucune justification connue. En conséquence, Pascal Miantezolo, intendant général, et Jean-Pierre Kayinkanzi, sous-gestionnaire des crédits, ont également été suspendus pour complicité, légèreté de gestion et surfacturation.




