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Muanda : après la « ville morte », le député Jean Kimboko Ndombasi sollicite la mutation de l’Administrateur du territoire

La journée « ville morte » observée le lundi 22 décembre à Muanda, dans la province du Kongo Central, continue de susciter de vives réactions. Intervenant sur les ondes d’une radio locale, Jean Kimboko Ndombasi, député provincial élu de cette circonscription, a livré une analyse sans concession de cette crise sociopolitique.

Selon l’élu, la cité côtière traverse une période de forte crispation qui divise la société civile en deux camps : d’un côté, ceux qui réclament le départ immédiat de l’Administrateur du territoire (AT), Amina Panda, et de l’autre, ses partisans qui défendent sa gestion et souhaitent son maintien en fonction. Pour Jean Ndombasi, la sortie de crise doit impérativement passer par une évaluation rigoureuse de la gestion administrative de l’autorité locale.

« Pour départager les deux groupes, nous devons nous baser sur le bilan de l’AT. Si son bilan est positif, il faut donner raison à ceux qui la soutiennent. Mais dans le cas contraire, si son bilan est négatif, cela signifie que la synergie de la société civile a raison de demander son départ », a-t-il déclaré.

Kinshasa pointé du doigt pour son inertie

Jean Kimboko Ndombasi a révélé avoir été consulté par le ministre provincial de l’Intérieur, Jacques Mavakala, dépêché sur place par le Gouverneur de province pour évaluer l’ampleur de la situation. Selon lui, bien que des rapports soient transmis régulièrement, le blocage se situerait au niveau national.

« Plusieurs rapports détaillés ont été transmis au Gouverneur de province qui, à son tour, les transmet à la hiérarchie. Mais Kinshasa ne fait que les “garder au frigo”. C’est ainsi que les jeunes se sont dit qu’il n’était plus question d’écrire, mais qu’il fallait une action sur le terrain en demandant à la population de rester à la maison. Et la population a obéi. »

Sortir par la « grande porte »

Dressant un portrait critique de la gestion actuelle, qu’il juge « largement négative », le député provincial suggère une solution diplomatique pour débloquer l’impasse : que l’administrateur du territoire sollicite elle-même une mutation vers une autre juridiction afin de préserver la stabilité économique de Muanda.

« Lorsque, dans un territoire donné, on ne vous aime plus, on peut choisir de sortir par la grande porte en sollicitant une mutation. Pourquoi vouloir s’accrocher à un endroit où l’on est rejeté ? La vie de l’entité est paralysée. Les banques et les grands commerces n’ont pas fonctionné lundi à cause d’une seule personne. Sur le plan économique, Muanda était à l’arrêt. Est-ce que cette situation doit continuer ainsi ? Je pense que c’est NON », s’interroge-t-il.

Compte tenu du poids stratégique de Muanda, l’élu provincial appelle les autorités à prendre leurs responsabilités, tout en exhortant la population à exiger une gouvernance axée sur la redevabilité.

Aux dernières nouvelles, le Vice-Premier Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Décentralisation a annoncé, par un message officiel, qu’une mission d’enquête se rendra à Muanda dans les prochains jours pour auditer la gestion administrative et sécuritaire du territoire sous la direction d’Amina Panda.

Reagan Nsiese

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