Une activité à la taille de l’institution dénommée « Management Café » a été organisée, samedi 19 Août 2023, par la section Management Appliqué de l’Institut Supérieur de Commerce de Matadi dans la salle Muhindo Nzangi/Local 15. Une façon de réunir la communauté universitaire, les entreprises et le pouvoir public de la ville de Matadi sur les notions managériales.
Au cours de cette journée scientifique, il était question de transmettre l’apport du management dans le secteur privé et public afin de consolider les liens des partenariats entre les établissements de l’Enseignement Supérieur et Universitaire de la ville de Matadi, les entreprises et le pouvoir public. Un approfondissement de relation qui assure, tant soit peu, l’employabilité des étudiants et permet de promouvoir l’innovation.
Trois intervenants ont, tour à tour, défilé pour abordé des sujets liés au management dans la sphère publique et dans le secteur privé qui par ricochet un accent est mis sur l’entrepreneuriat.
Le management dans le secteur public
Ouvrant le premier panel, le Ministre Provincial du Budget et des Finances, Baby Vangu-Ki-Nsongo, a fixé l’Assemblée sur l’apport des techniques du management dans le secteur public avec la nouvelle approche de “Budget Programme en RDC”. Des reformes mise en place par le pouvoir central pour pousser les administrations publiques à la performance.
Dans cette approche, il y a des instruments de contrôle de gestion établit qui quantifient la performance du pouvoir public. Allusion faite au Plan Annuel de Performance (PAP) qui établit les objectifs de chaque acteur politique en début de l’année, le Rapport Annuel de Performance (RAP) qui est le condensé des réalisations de chaque acteur et en dernier ressort le Dialogue de gestion de la performance qui vient pour mesurer les écarts de réalisation afin de proposer des pistes de solutions.
A cela, il faut ajouter la reconfiguration administrative centrée sur les objectifs. Des techniques qui poussent les administrations publiques à la performance notamment avec le contrôle interne (maîtrise du risque), l’amélioration de l’audit interne (organe indépendant de contrôle) et le développement du contrôle de gestion (suivi-évaluation).
Le management et le secteur privé (l’entrepreneuriat)
Il faut dire que l’entrepreneuriat joue le rôle d’intermédiaire entre les secteurs privé et public. Cependant, les notions de management dans l’entrepreneuriat ont été abordées au deuxième panel par l’Assistant Guylain Charles Mbuku. Son exposé était focalisé sur l’Effectuation, une approche du processus entrepreneurial en contexte d’incertitude.
Selon lui, un bon manager ne peut pas seulement agir dans un environnement auquel il vit mais il doit le transformer malgré l’incertitude dans l’environnement en question. En se basant sur les études de Frank Knight, l’Assistant Mbuku a commencé par faire le distinguo entre le risque et l’incertitude. Deux variables indispensables qui accompagnent le monde entrepreneurial.
L’Assistant Guylain Charles Mbuku interpelle non seulement les étudiants mais l’ensemble des participants que le monde entrepreneurial est plein d’incertitude sur le plan économique, social, etc. A l’en croire, tous les grands hommes d’affaires notamment de la province n’utilisent ou n’utilisaient pas les modèles économiques ou managériales pour le succès de leurs entreprises.
« Nous réfléchissons en terme des questionnements. Est-ce que ses hommes devraient suivre ce processus entrepreneurial ? Cela nous donne une matière à réflexion. L’entrepreneur est censé évoluer dans un environnement incertitude. Il ne sait pas quel produit il va réussir sur le marché mais se lance quand même », explique Guylain Charles Mbuku. Dans un domaine d’incertitude et risqué, le manager est appelé à transformer l’environnement auquel il vit.
L’approche du management philosophique
A travers ce panel, le Professeur Rhobonet Kambonako est revenu sur l’approche du management philosophique ou la philosophie du manager, fruit de ses recherches. Le management est d’abord comme un art et ensuite comme une science. Dans ses recherches, le Professeur concilie les théories managériales à l’art et à la science. Son interpellation est de savoir dans quel contexte ou comment ses théories peuvent s’appliquer à la pratique.
En effet, six indicateurs clés qui définissent les caractéristiques d’un bon manager pour appliquer les théories à la pratique. Il y a la créativité (le manager vit de la créativité c’est-à-dire la capacité de découvrir une solution nouvelle, originale a un problème donné), l’innovation (un manager innovant), entrepreneuriat (la création de la richesse), le risque calculé (un manager est un homme risqué, qui aime prendre le risque), Initiative (prendre des décisions spontanées) et enfin esprit d’entreprise (saisir les opportunités). Le professeur Kambonako a également insisté sur les autres variables d’un manager à l’instar de l’éthique managériale, l’ontologie managériale et la cognition managériale.
Il faut dire que la tenue de ce « Management Café » a été parrainée par la Fondation Arly Khuti (AK) du Secrétaire Général du Gouverneur de Province, Me Arly Khuti Dikiese qui était le modérateur de ladite activité. Sous le satisfecit des participants, les organisateurs de cette journée scientifique ont promis de continuer avec ce genre d’initiatives.
Reagan Nsiese
