Le Territoire de Madimba dans la province du Kongo Central a commémoré, jeudi 1er février, les cent unième anniversaires marquant la création de cette juridiction administrative, soit le 1er février 1913.
Cette cérémonie a été ponctuée par un culte œcuménique organisé au siège du territoire dans la cité de Madimba au cours de laquelle ont pris part plusieurs personnalités dont le Directeur général de la Direction Générale des Recettes du Kongo Central (DGRKC), Richard Mavoka Mankatu, représentant le Gouverneur de province, les Autorités politico-administratives, judiciaires, militaires, coutumières, religieuses, et de plusieurs couches de la société.
L’Administrateur de Territoire, Nestor Nsonsa Matomina a fait une longue litanie de quelques réalisations et personnalités que le territoire de Madimba a offert à la nation et au monde avant et après l’indépendance. Un passé glorieux sur les plans religieux, politique, culturel, économique et scientifique et touristique, mais aujourd’hui en perte de vitesse. L’un des premiers territoires du pays croupit sous la misère manquant presque de tout. Aucune industrie, même pas un centimètre de route bitumée encore moins une banque.
Pour redorer la nouvelle image de Madimba, Nestor Nsonsa Matomina pense que celle-ci devrait passer par les filles et fils du territoire qui doivent se remettre en question pour repartir sur les nouvelles bases. « Dans les archives du territoire, j’ai trouvé plusieurs résolutions et recommandations issues de nombreux colloques mais nous ne décollons toujours pas parce que le problème de Madimba est dans le cœur de ses propres enfants », a–t-il dit. Il a appelé à cette occasion tous les madimbadiens à réfléchir pourquoi ce territoire est-il resté en léthargie depuis un siecle sans transformation socio-économique significative palpable.
Que comprendre du territoire de Madimba ?
Le territoire de Madimba fut créé le 01 férié 1913 par l’ordonnance d’administration générale n°40 du gouverneur général du Congo Belge. Il est issu de la fusion des territoires de la Haute-N’sele et de la Haute Inkisi. Le territoire de N’sele comprenait le territoire de Kimvula, les secteurs de Mfuma et Lukunga-Mputu jusqu’au plateau de Bateke au niveau du groupement de Kindu avec son siège basé à Kibambi-Mfuma tandis que celui d’Inkisi qui avait Tombomani comme siège longé de la rivière Inkisi jusqu’à Pumbu actuel Mont-Ngafula (Kinshasa).
Vu sa vaste étendue et dans le souci d’une bonne administration l’Autorité coloniale s’était mis à chercher un endroit propice se trouvant au centre pour y établir le siège de son entité, dans sa marche elle va s’installer momentanément à Kikinga au groupement de Ndembo dans le secteur Ngeba avant de s’installer définitivement à Madimba.
Ainsi le territoire pris la dénomination de Madimba, nom d’un transporteur de bagages de l’administrateur en provenance du village Mangiala un fribourg de la cité de Nsona-Mbata. En 1939 le grand Madimba s’est enrichi d’une portion de terres de l’autre rive de la rivière d’Inkisi cédée par les autochtones de Ngongolo sous l’impulsion des autorités territoriales de Madimba et de Thysville (Mbanza-Ngungu).
Vers 1952, il fut découpé en trois parties l’une formant le territoire de Kasangulu qui va jusqu’au plateau de Bateke, principalement une partie de Maluku où le groupement de Kindu est rattaché au secteur de Lukunga-Mputu. L’ autre partie fut dénommée territoire suburbain autrement appelé zone annexe qui comprenait les communes de Mont-Ngafula, Kimbanseke et Maluku. La troisième partie fut constituée de l’actuel Madimba et de Kimvula un poste d’État qui, d’ailleurs sera en 1967 l’objet de disputes entre les territoires de Madimba et de Popokabaka. En suite Kimvula se détacha de Madimba pour devenir un territoire autonome.
A ce jour, le territoire de Madimba compte six secteurs dans une superficie de 8.508,50 kilomètres. L’actuel Administrateur de territoire qui a pris le pouvoir en décembre 2023 en est le 32ème en remplacement d’Alphonsine Ngombo Mengi.
Lionnel Nsiesi
