Dans un contexte de méfiance grandissante envers TikTok à l’échelle mondiale, la République Démocratique du Congo (RDC) pourrait suivre l’exemple des États-Unis, qui viennent de suspendre cette application populaire pour des raisons de sécurité nationale. Avec plus de 170 millions d’utilisateurs privés de la plateforme aux États-Unis, cette décision a fait écho en RDC, où les autorités dénoncent également les menaces que représente TikTok pour la jeunesse et la souveraineté nationale.
Dans une déclaration officielle fait ce dimanche, Christian Bosembe, Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), a exprimé son inquiétude.
« Je regrette profondément que TikTok devienne un vecteur de propagande nuisible dans notre pays. Non seulement cette plateforme encourage la délinquance, mais elle facilite également l’enrôlement de jeunes dans des groupes terroristes, offrant ainsi aux extrémistes un espace pour recruter des enfants et promouvoir leur idéologie de destruction. Ce que nous constatons, et condamnons fermement, s’apparente à une apologie du terrorisme », écrit Christian Bosembe sur son compte X.
Pour le CSAC, cette situation reflète une absence de contrôle et de responsabilité de la part de TikTok, malgré les multiples avertissements des autorités congolaises. Cependant, le manque d’action de la plateforme face aux préoccupations soulevées mettrait en péril la sécurité intérieure du pays et exposerait la jeunesse congolaise à des contenus dangereux. Christian Bosembe a rappelé que la souveraineté numérique est un enjeu prioritaire pour la RDC, et que des mesures pourraient être prises si TikTok ne répond pas aux exigences de régulation.
« Si cette situation perdure, la RDC se verra contrainte d’envisager des mesures similaires à celles prises par les États-Unis, pouvant aller jusqu’à la suspension de cette application sur l’ensemble de son territoire », poursuit le président du CSAC.
Toutefois, avant de prendre une décision aussi radicale, les autorités congolaises privilégient un dialogue avec les plateformes numériques. Christian Bosembe a insisté sur l’urgence de collaborer pour instaurer des mécanismes efficaces de contrôle des contenus, ainsi que pour protéger les données personnelles des utilisateurs.
« Il est impératif de mettre en place des mécanismes efficaces pour contrôler les contenus diffusés, protéger les données personnelles des Congolais, et garantir un usage éthique des réseaux sociaux. »
Le discours Christian Bosembe met en avant une volonté ferme de défendre des valeurs essentielles, telles que la vie privée, la sécurité nationale et la protection des jeunes générations. Le gouvernement se dit déterminé à ne pas laisser les plateformes numériques devenir des instruments de division et de déstabilisation.
La suspension de TikTok aux États-Unis est perçue par la RDC comme un signal fort. Pour Christian Bosembe, cet exemple démontre la nécessité de prendre des mesures fermes face à des plateformes perçues comme négligentes ou dangereuses. « La suspension de TikTok aux États-Unis doit servir d’avertissement. La RDC agira avec fermeté et détermination pour protéger son peuple, ses valeurs et sa souveraineté numérique. »
