Au Kongo Central, l’autorisation d’emprunt de 20 millions USD accordée au Gouverneur de province par l’Assemblée provinciale suscite une vive polémique, touchant désormais le niveau national. La Ligue Congolaise de Lutte Contre la Corruption (LICOCO) a dénoncé les irrégularités de cette démarche, qualifiée d’illégale, et a sollicité l’intervention de l’Inspecteur Général des Finances (IGF) pour examiner le dossier.
Dans une correspondance consultée par Kongo Média, Ernest Mpararo, Secrétaire exécutif de la LICOCO, a alerté le chef de service de l’IGF sur ce qu’il qualifie de « violation flagrante » de l’article 40 de la loi sur la libre administration des provinces.
Selon la correspondance, en octobre 2024, le Gouverneur de province avait officiellement sollicité une autorisation d’emprunt de 15 millions USD auprès de l’Assemblée provinciale pour financer divers projets, notamment l’achat d’engins lourds pour certains districts, la construction d’un nouveau siège de l’Assemblée provinciale, le parachèvement des travaux du marché sud, la finalisation des travaux de la route Songololo et l’achat de véhicules pour le gouvernement provincial et l’Assemblée provinciale.
Le 30 octobre 2024, la plénière de l’Assemblée provinciale avait consenti à confier la question à la commission ECOFIN pour étude avant adoption. Cependant, la LICOCO affirme que le président de l’Assemblée provinciale aurait, de manière informelle et sans délibération en plénière, autorisé l’emprunt, violant ainsi les procédures légales.
La LICOCO souligne également une augmentation injustifiée de 5 millions USD, portant le montant total de l’emprunt à 20 millions USD. Cette modification, selon l’organisation, illustre une tentative de contourner les débats nécessaires en plénière et d’éviter des questions fondamentales.
L’affectation de 7 millions USD pour la construction d’un nouveau siège pour l’Assemblée provinciale est également vivement critiquée. La LICOCO estime ce projet non pertinent, rappelant que l’Assemblée dispose déjà d’un siège fonctionnel.
Cependant, la LICOCO appelle l’IGF à bloquer cette tentative d’emprunt, qu’elle considère comme une possible couverture pour des détournements de fonds publics au détriment des populations du Kongo Central.